L’agence Tunis Afrique Presse a relayé, aujourd’hui, un communiqué du ministère de l’Intérieur, relatant la saisie d’une importante quantité de cannabis, 431 kg, au port de la Goulette.
Or il ne faut pas être spécialiste en narcotique pour s’apercevoir qu’il s’agit de cocaïne dans l’illustration qui accompagne l’article, ou plutôt ce qui reste de l’article !
En effet, depuis mercredi dernier, 3 octobre 2012, la TAP informe ses chers lecteurs qu’elle « ne publiera désormais sur son site que le premier paragraphe des dépêches de son service national. Et toute personne ou institution désirant obtenir le bulletin complet en arabe, en français et en anglais doit contacter les services compétents de l’Agence pour s’abonner ».
À part quelques rares entreprises de médias, qui voudraient s’abonner au flux d’infos de la TAP, laquelle se voit dépassée par les radios Mosaique et Shems ?
Juste après le 14 janvier, tap.info.tn en version FR ou AR était parmi les sites les plus visités en Tunisie. Aujourd’hui, ses articles sont jugés insipides et sa ligne éditoriale pro gouvernement. Du déjà vu dans l’ère Ben Ali. Il ne manquerait plus que les éloges aux membres du gouvernement, si ce n’est pas déjà les cas !
Une erreur d’illustration dans un article émanant d’une agence de l’ampleur de la TAP indique un laisser-aller du, entre autres, à la main mise de la Troîka sur les médias publics.
À ce propos, le directeur général de Reporters sans Frontières (RSF), Christophe Deloire, a déclaré, lors de son passage à Tunis, hier, jeudi 4 octobre, que la situation de la presse en Tunisie « est très préoccupante et le pluralisme menacé ». Selon lui, il y a « une tentative de placement sous contrôle politique du secteur de l’information, une détention capitalistique des médias, le retour de l’autocensure, l’absence de toute sanction suite aux violences physiques perpétrées contre des journalistes par la police et des groupuscules religieux », comme l’a si bien indiqué la TAP ! Sans commentaire…