En parallèle aux fêtes du 14 janvier, au problème du niqab à Manouba, aux salafistes ou encore à l’affaire du frère pédophile de N. Bhiri, la Tunisie en oublie ses principaux problèmes. La colère gronde dans plusieurs régions du pays. La passivité du gouvernement à trouver rapidement des solutions aux problèmes de chômage et de vie précaire, un an après la fuite de Ben Ali, pousse les habitants de ces régions à croire que la révolution n’a servi à rien.
Ainsi, aujourd’hui, l’armée a été déployée à Nefza (gouvernorat de Béja), après que les habitants aient manifesté, assez violemment, pour réclamer du développement dans la région et dénoncer l’injustice régionale. La situation est tellement tendue que les écoles et lycées ont été obligés de fermer. Le point de départ de ces évènements serait la fermeture de la route reliant Tabarka à Nefza.
À Makthar, la situation n’est guère mieux. Les manifestants de cette ville du gouvernorat de Siliana en sont à leur 5e jour d’une grève générale entamée depuis le 13 janvier. Toutes les entrées vers Makthar sont fermées, ce qui empêche la police d’y entrer. D’où une vague d’insécurité régnant sur la ville.
Outre un développement régional toujours absent et la demande d’installation d’infrastructures adéquates, les habitants de Makthar réclament à ce que leur ville soit un gouvernorat à part entière. Autrement dit, ils demandent à ce que Makthar ne soit plus lié au gouvernorat de Siliana.
En plus de ces événements de protestations à Nefza et Makthar, des actes de violence sont enregistrés depuis hier à Ghardiamou, des manifestations se déroulent à Jendouba, un sit-in bloquant les bacs d’El Jorf a lieu à Djerba. À Sejnane, des citoyens protestent contre la lenteur dans l’exécution du projet d’approvisionnement de la zone industrielle en eau potable alors qu’à El Borma, 56 agents et techniciens sont en grève ouverte depuis cinq jours au champ pétrolifère.