A l’occasion de l’ouverture du congrès de l’Union régionale de Bizerte, le Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi s’est exprimé sur la situation économique et sociale de la Tunisie, la qualifiant, de difficile et dangereuse.
Taboubi a accusé ouvertement les partis politiques d’opportunisme et de sacrifier les acquis nationaux et le secteur public à des fins de profits sans tenir compte de l’intérêt national suprême.
Il a déclaré qu’opposition et gouvernement se partagent les responsabilités dans la situation actuelle d’opacité et de mauvaise gouvernance, pointant particulièrement l’absence de contrôle sur les financements des partis politiques.
Par ailleurs le secrétaire général de l’UGTT a rappelé que la Tunisie n’est pas à vendre et que le secteur public doit rester une ligne rouge à défendre et à ne pas franchir.
Concernant les tentatives de privatisation Taboubi a affirmé que la centrale syndicale est disposée à envisager des réformes du secteur public et à une restructuration pour améliorer l’employabilité et la compétitivité du secteur.
Concernant le budget de l’Etat et la Loi de finances 2018, il a appelé à plus de justice sociale et à intensifier la lutte contre l’évasion fiscale. Il a rappelé que les deux tiers des ressources de la fiscalité sont prélevés sur les salaires des employés et des travailleurs affaiblissant leur pouvoir d’achat déjà très bas.
Il a déclaré qu’en vue du taux d’inflation « le salaire minimum pour vivre dignement en Tunisie devrait être de 866 dinars et non les 350 dinars du SMIG ». Il a ajouté que la Tunisie est parmi les pays où les salaires sont les plus faibles en moyenne : elle se classe à la 102ème place sur 115 pays.
Il a ajouté que ceci est un facteur qui nourrit la corruption et que les salaires des fonctionnaires devraient être augmentés pour combattre la corruption. Il a affirmé que l’UGTT défendra les augmentations salariales, et que des négociations sociales auront lieu en avril 2018 dans le secteur public, et dans la fonction publique, et en mars et avril, pour le secteur privé.
ADD