Le site « Nawaat » vient de lancer un nouveau pavé dans la mare… d’Ennahdha. Rappelons tout d’abord que ce même site avait divulgué deux semaines auparavant une sombre affaire de vente et d’achat d’armes à des apprentis terroristes qui auraient dans leur collimateur des dirigeants politiques, des hommes d’affaires, des journalistes et des intellectuels, tous bien sûr opposants au parti au pouvoir.
C’est le sieur Fethi Dammak, promoteur de son état et qui s’est transformé pour la circonstance en marchand d’armes (il parait que c’est très juteux comme commerce !), qui fut arrêté en compagnie de quelques autres individus.
La « découverte » de cette affaire n’a pas satisfait « Nawaat » qui a poursuivi ses investigations pour parvenir à des conclusions que l’on pourrait qualifier de très dangereuses, pour ne pas dire d’une extrême gravité pour la paix civile dans le pays. Car les principaux coupables présumés ne seraient autres que des individus proches voire membres et même dirigeants d’Ennahdha.
Ce qui rend tout à fait plausible cette nouvelle investigation de Nawaat est la liste détaillée des personnes impliquées, un certain Belhassen Naccache qui occuperait le poste de président de la nouvelle délégation municipale d’El Madina Jadida à Ben Arous, ou un certain Ali Ferchichi qui serait le patron d’une société de services et d’autres qui n’ont pas pu être identifiés avec précision. Tous ces gens là seraient très proches pour ne pas dire membres du parti au pouvoir.
Ces révélations ne peuvent pas ne pas nous interpeller et nous pousser à nous poser de sérieuses questions sur les véritables tenants et aboutissants de cette sulfureuse affaire.
Les questions qui se posent sont les suivantes :
Est-ce que ces individus agiraient-ils de manière autonome par rapport à leur parti ?
Sur ce plan, permettez-nous d’en douter, même si nous souhaiterions le contraire, dans la mesure où l’organisation strictement hiérarchique, pour ne pas dire « militaire » avec une stricte discipline, au sein du parti islamiste ne permettrait pas ce genre d’incartade. Car l’obéissance y est une règle rigide voire draconienne !
Et si ces individus agissaient sous les ordres de supérieurs hiérarchiques, jusqu’où monterait-on ? Cela cacherait-il une organisation parallèle aux côtés des structures « civiles » du parti ? Sur ce plan, n’est-ce pas logique de penser que les ligues de protection de la révolution ne constitueraient finalement que le noyau d’une milice militaire qui agirait à l’avenir comme le bras armé d’Ennahdha ?
Ce qui est, en revanche, certain, c’est que les Islamistes, du temps de la clandestinité, possédaient une aile politique et aussi une aile militaire dirigée par des leaders « politiques ». Serait-ce un retour nostalgique vers les méthodes du passé qui attireraient les Islamistes aujourd’hui avec ce grand péril de nous mettre sur la voie de la violence politique et des liquidations physiques, celle qui a commencé à germer dans notre pays et à y faire des victimes !