Moody’s a abaissé la note de crédit de la Tunisie à Caa2 avec des perspectives négatives, annonce l’agence de notation.
L’agence de notation indique que les perspectives négatives reflètent son évaluation selon laquelle « la probabilité de défaut peut augmenter au-delà de ce qui est cohérent avec la note », rapporte-t-elle ce vendredi 27 janvier 2023..
L’absence de financement public augmente les risques de défaut à un point qui n’est plus compatible avec une notation Caa1, estime Moody’s à l’heure où les discussions avec le Fonds monétaire international afin d’obtenir un prêt pour soutenir le budget, qui souffre d’un déficit persistant, sont au point mort.
Moody’s souligne en effet qu’n nouveau programme du FMI n’a pas encore été mis en place, bien qu’un accord ait été conclu au niveau des services du FMI en octobre 2022, ce qui aggrave une situation de financement déjà difficile et accentue les pressions sur l’adéquation des réserves de change de la Tunisie.
A moins d’une amélioration rapide des perspectives de financement extérieur, la probabilité de défaillance pourrait augmenter au-delà de ce qui est compatible avec une notation Caa2, ajoute l’agence.
En octobre 2021, Moody’s avait publié un rapport alarmant quant à une éventuelle dégradation de la note de la Tunisie.
« La conclusion d’un nouveau programme avec le Fonds Monétaire International (FMI) est essentielle pour atténuer les risques de financement et de vulnérabilité extérieures de la Tunisie, et partant les risques sociaux », avait souligné l’agence internationale de notation dans un rapport.
« La note souveraine de la Tunisie (Caal1) et les risques de refinancement élevés reflètent des faiblesses de crédit importantes, qui, parallèlement aux tensions sociales, ont été exacerbées par les implications mondiales de l’invasion russe de l’Ukraine », indiquait l’agence.
Mood’ys prévoit que le déficit du compte courant se maintiendra autour de 8% du PIB en 2023 (10% en 2022). S’agissant du niveau des réserves de change, l’agence estimait qu’il pourrait rapidement s’éroder en raison des difficultés enregistrées au niveau de la balance des paiements, en l’absence d’un accord avec le FMI sur un nouveau programme.