Certains groupes salafistes ont juré de perturber le processus d’adoption de la constitution et tentent actuellement de s’engouffrer dans les brèches ouvertes par la contestation de la loi des finances 2014.
Pour ces extrémistes qui voient d’un mauvais œil toute constitution autre que le Coran, tous les moyens seront bons pour mettre des bâtons dans les roues de la transition. Et, ils semblent avoir promis de sévir dans les tout prochains jours.
Il est vrai que nous vivons sous le poids d’une menace permanente qui vise aussi bien Ennahdha que l’Etat tunisien et sa future constitution. Car ces fondamentalistes à l’esprit guerrier en veulent à Ennahdha de ne pas avoir proclamé une république islamique tout en ne reconnaissant pas la nation tunisienne qu’ils voient comme une partie d’une oumma islamique pour le moment dispersée.
La plus grande vigilance s’impose et il ne fait pas de doute que les analystes du ministère de l’Intérieur disposent d’informations précises quant à la menace qui nous vise à l’heure actuelle.
En effet, ce ne sont probablement pas les protestations des agriculteurs et des louagistes qui ont mené l’instance sécuritaire à annuler les compétitions sportives de ce dimanche.
Il s’agit d’indices plus graves et de nature violente qui ont mis en état d’alerte les responsables sécuritaires qui viennent de diffuser le signalement d’un terroriste algérien infiltré à Kasserine et craignent que des cellules dormantes n’entrent en action.
C’est à cette aune que plusieurs faits récents doivent être compris. C’est par exemple le cas des nombreuses attaques contre des postes de police qui sont actuellement analysées afin de savoir si des éléments radicaux infiltrés n’ont pas manipulé ces mouvements violents.
Ainsi, la plus grande attention entoure l’attaque subie jeudi à Douar Hicher par un poste de la garde nationale. Menée par des éléments salafistes connus, cette attaque particulièrement violente pourrait se reproduire dans d’autres cités populaires.
En outre, des actes de pillage de dépôts de la douane ont eu lieu jeudi dans le gouvernorat de Kasserine et ces mouvements sont étudiés avec la plus grande attention car ils surviennent après une longue accalmie et rien ne dit qu’ils ne sont pas le fait de salafistes alliés pour les besoins de la cause au grand banditisme contrebandier.
De plus, l’attaque et l’incendie jeudi à Tataouine des locaux d’Ennahdha sont analysés dans le même ordre d’idées mettant en jeu des manipulations violentes et politiciennes de la colère des jeunes et des commerçants informels par des fondamentalistes cachés.
Gros temps aussi sur la prière du vendredi dans plusieurs mosquées désormais réputées pour leur radicalisme. Des prêches enflammés et des mouvements de foule pourraient suivre la grande prière hebdomadaire dans certaines régions et peut-être à Tunis.
La prudence est donc de mise alors que, se considérant dépossédés de leur révolution et trahis par Ennahdha, de nombreux islamistes radicaux haussent le ton et voilent à peine leurs menaces de mettre le pays à feu et à sang s’ils n’étaient pas entendus.
Au delà de la relance économique et des élections, le nouveau gouvernement aura de toute évidence fort à faire au niveau sécuritaire. Les menaces des ultras pèsent en effet sur la transition déjà mise à mal par deux années d’atermoiements.