Dans une interview publiée aujourd’hui par le journal belge Le Soir, le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, fait un bilan de la situation en Tunisie et affirme notamment que le phénomène terroriste est éradiqué et que la Tunisie est «sûre maintenant».
Revenant sur ses faibles prérogatives, Marzouki a assuré qu’il a lui-même «théorisé le système» afin «d’éviter les tentations dictatoriales grâce à ce régime mixte, bicéphale». «Ainsi le président contrôle l’armée, le Premier ministre la police. C’est certes un peu frustrant mais cela reste le meilleur moyen de consolider la démocratie pendant les prochaines années», a-t-il expliqué.
Moncef Marzouki s’en est pris, par ailleurs, à l’ancien Premier ministre, Hamadi Jebali, dont le gouvernement est l’auteur, d’après lui, de «la plus grande erreur stratégique». «Elle a consisté à chercher un modus vivendi avec ceux de l’ancien régime, à ne pas mettre en œuvre une lutte efficace contre la corruption et à faire attendre le lancement de la nécessaire justice transitionnelle, a déclaré Marzouki. Cela a indigné les Tunisiens qui ont continué à voir les mêmes corrompus parader. Je le dis: il ne peut y avoir d’impunité et l’argent volé doit être rendu aux Tunisiens».
S’agissant de sa potentielle candidature à l’élection présidentielle, Moncef Marzouki reste vague, indiquant qu’il n’a pas encore pris de décision. «Oui et non !, a-t-il, ainsi, répondu, à la question s’il souhaite rempiler au poste de président de la République. Oui car il reste beaucoup à faire, et non car c’est le métier le plus difficile au monde. Je me prononcerai un mois avant l’élection, qui doit avoir lieu avant la fin de cette année selon la Constitution. En attendant, je continue à travailler tous les jours pour contribuer à amener le bateau Tunisie à quai.»