Les déclarations du ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, concernant l’age de départ à la retraite ont fait des remous et ce, malgré l’adoption de la loi relative à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite depuis le mois d’avril, cette hausse étant entrée en vigueur le 6 mai 2019.
Mohamed Trabelsi a déclaré, dimanche 3 novembre 2019, que l’âge de départ à la retraite dans la fonction publique sera automatiquement revu à la hausse en 2020 et entrera en vigueur à partir du mois de juillet.
Dans une déclaration accordée au journal Le Maghreb, il avait indiqué qu’après cette augmentation, les fonctionnaires publics partiront à la retraite à l’âge de 62 ans. Des propos qui ont agité, de nouveau, l’opinion publique, qui semble avoir oublié l’adoption du projet de loi en question.
Pour avoir plus de détails à ce sujet, Webdo a contacté Mr Abdelkader Nasri, secrétaire générale de la fédération des retraités relevant de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), qui nous a expliqué que l’augmentation de l’âge de départ à la retraite était entrée en vigueur depuis le mois de juillet 2019, passant de 60 ans à 61 ans. La seconde augmentation d’une année entrera en vigueur en janvier 2020.
Concernant la position de la centrale syndicale, le responsable a fait savoir que l’UGTT soutient cette décision gouvernementale mais estime qu’elle portera atteinte à l’employabilité, étant donné que le fait de garder des seniors à leurs postes dans la fonction publique signifie une absence de recrutement pour les jeunes.
Malgré ceci, cette augmentation permettra une reprise progressive, mais sûre, des caisses sociales, notamment la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS).
« Cette mesure a permis, en 2019, une hausse de 350 millions de dinars des revenus annuels des caisses. Ce chiffre sera de 850 millions de dinars en 2020, et de 1050 millions de dinars en 2021. Ceci permettra à la caisse de tenir bon et de surmonter les difficultés financières durant les 10 ans à venir », a précisé Nasri.
Pour ce qui est de la contribution exceptionnelle de 1% au profit des caisses sociales, le responsable syndical a estimé qu’il est temps de mettre fin à cette décision, prise en 2018. Il a dans ce sens assuré que l’UGTT appelle à ne plus la déduire sur les salaires vu que les réformes adoptées au profit de ces caisses génèrent assez d’argent en vu d’améliorer leur situation. « Le fonctionnaire ou l’employé n’ont pas plus à contribuer dans cette affaire », insiste-il.
Une nouvelle augmentation de l’age de la retraite en vue ? Abdelkader Nasri écarte cette possibilité, espérant que la situation du pays ne poussera pas les responsables à prendre une telle décision. Il a rappelé, par la même occasion, que ceux qui ont atteint l’âge de départ et souhaitent continuer à travailler d’une année ou deux ou trois voire quatre ou cinq ans, doivent présenter une demande écrite à l’employeur.