Une conférence de presse a été organisée hier mardi 11 décembre par le ministère de l’Intérieur pour donner de nouveaux éléments sur l’assassinat de l’ingénieur tunisien Mohamed Zouari.
C’est le directeur de l’unité nationale de recherches dans les crimes terroristes Nizar Gmati qui a révélé mardi une conférence de presse sur les circonstances de l’acte terroriste qui a ciblé le 15 décembre 2016 Mohamed Zouari.
En voici les principaux nouveaux elements révélés lors de cette conférence de presse
Confirmation des identités des deux assassins
Les auteurs de ce crime terroriste sont de nationalité bosniaque. Il s’agit de Elvir Sarac et Alem Camdzic, entrés en Tunisie le 8 décembre 2016 via le port de la Goulette. Ils se sont ensuite rendus dans la ville de Monastir où ils ont résidé à l’hôtel Cap Marina.
Les deux suspects ont été contactés par un guide touristique qui a assuré la liaison avec un dénommé Abdelkader Oueslati. Ce dernier a été chargé de leur faciliter la visite de plusieurs usines pour détourner l’attention des vraies raisons de leur présence en Tunisie.
Le smartphone du martyr piraté
Le jour où le crime a eu lieu, les deux individus sont allés à Agareb (Sfax) pour soi-disant se procurer des quantités d’huile bio, a ajouté Nizar Gmati qui affirme que le téléphone portable de Mohamed Zouari a été piraté par les criminels pour pouvoir le surveiller à distance. Le responsable affirme que le martyr avait recu un cadeau en Turquie consistant en un smartphone qui serait infiltré.
Les deux individus se sont dirigés le 10 décembre à Douz où ils se sont arrêtés à Chenini puis à Matmata pour une visite touristique. Le 11 décembre, ils se sont rendus dans la ville de Tataouine. L’enquête technique a révélé que pendant leur séjour en Tunisie, des communications provenant de numéros étrangers ont été interceptées.
Envoyer les autorités sur de fausses pistes
Gmati a indiqué dans ce sens que le taux de professionnalisme des terroristes est très élevé, ce qui leur a permis d’orchestrer une organisation de la scène de crime et des preuves pour envoyer les enquêteurs sur de fausses pistes.
Avant de quitter la Tunisie, ils ont laissé plusieurs téléphones portables et des contrats de location de voitures aux noms de personnes qui n’ont aucun lien avec le crime.
131 mille passagers ont été soumis à la fouille
Les unités spécialisées du ministère de l’Intérieur ont effectué une opération de ratissage sur 4620 km avec la participation de 10 équipes de travail pour collecter les données. Et pendant la période qui a suivi l’assassinat, quelque 131 mille passagers ont été soumis à la fouille, rapporte l’agence TAP.
Des Tunisiens collaborateurs à leur insu
Selon Nizar Gmati, l’idée de l’assassinat a pris forme le 28 juin 2016 à travers le recrutement, à leur insu, de personnes pour collaboration, à l’instar de la journaliste tunisienne Maha Ben Hamouda qui avait loué les voitures. Ces “collaborateurs” ont été approchés à travers les réseaux sociaux comme Facebook et LinkedIn, a-t-il précisé, affirmant que la police a enquêté sur 203 personnes proches de l’environnement du crime.
170 mille dinars
Il a affirmé que l’Interpol, la Banque centrale de Tunisie, la présidence du gouvernement et le ministère des Affaires étrangères ont été tous mobilisés pour la révélation de la vérité sur ce crime qui a couté à ses commanditaires 170 mille dinars.
Pas d’extradition des terroristes
De son côté, le porte-parole du pole judiciaire de lutte contre le terrorisme Sofien Selliti a indiqué que des mandats d’amener ont été émis à l’encontre des auteurs du crime sauf que les autorités bosniaques ont refusé de les remettre à la justice tunisienne. Il a précisé que l’auteur principal du crime est le dénommé Elvir Sarac, né en 1976 et qui a été aidé par Alem Camdzic (48 ans).