Le système des chèques en Tunisie, réformé par la loi 2024-41, rencontre une résistance grandissante, en particulier parmi les dentistes. Ces derniers, via leur syndicat, dénoncent les obstacles que cette nouvelle législation pourrait poser à leur pratique, aggravés par une législation additionnelle sur la responsabilité médicale.
Le secrétaire général du Syndicat Tunisien des Médecins Dentistes de Libre Pratique (STMDLP), Adel Ben Smida, s’est exprimé sur ces difficultés lors de son intervention du 23 janvier 2025sur les ondes de Jawhara FM.Selon lui, la nouvelle réglementation sur les chèques, entrée en vigueur en janvier 2025, complique les transactions médicales en limitant l’usage des lettres de change. De plus, la loi sur la responsabilité médicale, bien qu’adoptée en juin 2024, n’a toujours pas vu la publication de ses décrets d’application, créant un climat d’incertitude.
Cette réticence face au nouveau système de chèques commence déjà à s’exprimer dans le secteur médical, notamment parmi les dentistes, bien avant même son lancement officiel. Les professionnels du secteur redoutent que les nouvelles règles, qui modifient profondément l’utilisation des chèques, compliquent davantage leur quotidien administratif et financier.
La principale raison de cette résistance réside dans l’introduction de chèques barrés et des plafonds de paiement, qui limitent les options des patients. De plus, l’ajout d’un QR code pour garantir une meilleure traçabilité soulève des préoccupations quant à la gestion des informations sensibles et la fluidité des transactions.
Les dentistes, souvent habitués à des paiements flexibles par chèques, voient dans ces réformes un frein à la souplesse de leurs pratiques. La réticence à accepter les lettres de change s’explique également par la crainte de l’augmentation des rejets de chèques pour insuffisance de fonds, une situation susceptible de créer des complications administratives et des retards de paiement pour les praticiens. Les nouvelles règles semblent rendre plus difficile l’accès aux soins pour les patients, notamment ceux qui dépendent de ce moyen de paiement.
Ben Smida a annoncé qu’une conférence, prévue pour le 25 janvier 2025, permettra de discuter de ces préoccupations et d’alerter les autorités sur les défis posés par ces réformes. Cette législation, bien qu’ambitieuse dans ses objectifs de transparence financière, semble mettre à mal l’équilibre entre l’efficacité du système et la flexibilité nécessaire au secteur médical, particulièrement dans des disciplines comme la dentisterie où les paiements par chèques sont courants.