La bataille dans le secteur de l’information va connaitre, si les dissensions avec le gouvernement se poursuivent, risque de prendre une tournure jusque-là inconnue dans notre pays.
En effet, les récentes nominations dans les médias publics (la télévision nationale ou les radios publiques) ou dans les médias contrôlés par l’Etat après la confiscation des biens mal acquis (Dar Assabah ou Cactus) décidées par le gouvernement sans aucune consultation avec les professionnels ou leurs représentants légitimes ont provoqué une véritable levée des boucliers non seulement parmi les journalistes et tous ceux qui travaillent dans ce secteur, mais aussi de l’ensemble de la société civile qui dénonce la volonté du gouvernement de mettre au pas et sous sa coupe les médias de toutes sortes surtout dans la perspective des prochaines échéances électorales, et aussi dans le dessein de formater un nouvel état d’esprit au sein de la société. Une démarche similaire est par ailleurs poursuivie en Egypte par ceux-là mêmes qui ressemblent à Ennahdha comme deux gouttes d’eau !
La réaction des journalistes a entraîné l’organisation d’une réunion avec le Chef du gouvernement qui a entraîné la publication d’un communiqué commun que l’on peut qualifier de lapidaire dans la mesure où il n’aboutit à aucune mesure concrète ou pratique si ce n’est la mise en place d’une structure de consultation entre les différentes parties qui traiteraient de toutes els questions relatives au secteur des médias et concernant son fonctionnement ou la situation des journalistes.
Apparemment, cela ne semble pas avoir convaincu les présents à l’assemblée générale extraordinaire tenue aujourd’hui par le syndicat national des journalistes tunisiens. En effet, les présents ont souligné tout d’abord leur ferme volonté de lutter pour la consécration de la liberté de la presse et la liberté d’expression avant de décider le principe d’une grève générale concernant tout le secteur. Ils ont décidé un délai allant jusqu’au 15 septembre pour exécuter cette grève dans le cas où rien de neuf ne viendrait changer la situation et ont chargé leur bureau exécutif de déterminer la date de cette grève en cas d’échec des consultations avec le gouvernement.
Ce serait une première historique en Tunisie surtout si elle touche réellement tous les médias !