Les appels aux protestations contre la visite du prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane se multiplient à moins de 24h de son arrivée. Et pourtant, celui qu’on accuse d’être impliqué dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi viendra.
Même si cette visite sera accompagnée de soucis pour les autorités tunisiennes, la venue du prince saoudien pourrait offrir une manne à la Tunisie. C’est du moins ce qu’écrit le journal « Al-Moussawar » dans son édition du lundi, 26 novembre 2018.
Selon le journal, l’Arabie Saoudite envisage d’accorder à la Banque centrale de Tunisie un dépôt de deux milliards de dollars (environ 5,8 milliards de dinars), de fournir du pétrole à des prix préférentiels à la Tunisie et une assistance à l’armée de l’air avec un don de chasseurs et d’hélicoptères.
On ignore encore si ces aides seront annoncées comme les accords sur le développement des investissements saoudiens en Tunisie qui seront signés demain.
En parallèle, la société civile s’est mobilisée pour s’opposer à cette visite. L’Union des jeunes du Watad (UJW) organise une manifestation pour rejeter la visite et dénoncer les crimes du régime saoudien ainsi que la répression des droits et libertés.
Dans un communiqué, l’UJW dénonce l’implication de Ben Salmane dans l’agression contre les pays arabes et la normalisation avec l’entité sioniste et appelle à participer massivement au rassemblement de ce lundi 25 novembre 2017, à 17h, devant le théâtre municipal de Tunis.
Rappelons que le Syndicat National des Journalistes Tunisiens a, encore une fois, montré son refus catégorique de la visite prévue demain en Tunisie, du prince héritier de l’Arabie Saoudite.
Dernière action, tout au long de son bâtiment, le SNJT a affiché une grande affiche hostile à Mohamed Ben Salmane montrant son profil avec une tronçonneuse, faisant allusion à son éventuelle implication dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Pour sa part, l’universitaire et spécialiste en droit constitutionnel, Kais Saied a également exprimé son refus quant à cette visite qui a créé une polémique en Tunisie.
« Tant que les Tunisiens s’opposent à cette visite, Caid Essebsi doit écouter son peuple, avant de céder à des intérêts provisoires » a-t-il dit, affirmant, cité par Aljazeera.net, que les principes et les positions ne s’achètent et ne se vendent au prix de barils de pétrole.