Fitch Ratings a corrigé, hier, 30 mars, la note de défaut émetteur à long terme en devises de la Tunisie de « CCC », émise par erreur en décembre 2022, à « CCC+ ».
Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage. Fitch Ratings corrige son erreur et nous renvoie à l’étage supérieur, celui de CCC+ pour la note de défaut émetteur à long terme en devises, au lieu de CCC émise par erreur. Par la même occasion, l’agence retire la Tunisie de la catégorie « sous observation de critères » (UCO).
L’erreur de Fitch Ratings n’est pas la première du genre. Les trois principales agences de notation ont déjà commis des erreurs similaires, avec parfois des conséquences importantes.
En novembre 2011, Standard & Poor’s dégrade par erreur le AAA de la France. Il a suffi de quelques minutes pour semer le trouble avant que l’agence ne se rattrape et de corriger aussitôt l’erreur.
La Commission européenne avait qualifié cette erreur d' »incident grave ». Et heureusement que le message a été publié au moment de la clôture des Bourses européennes, et n’a donc pas eu de conséquences directes sur les marchés financiers.
En août 2011, Standard & Poor’s a dégradé la note américaine de AAA à AA+ sur la base de chiffres erronés. L’agence s’était en effet trompée de 2000 milliards de dollars lors d’un calcul sur la dette américaine à dix ans, avant de faire son mea culpa.
Sur le blog du département du Trésor, un haut fonctionnaire, John Bellows, avait mis en cause, à l’époque, l' »intégrité » de cette agence, jugeant que cette « erreur de base » était « dramatique ».
Début 2007, l’agence Moody’s a attribué par erreur la note AAA à des titres de dette qui auraient dû être notés quatre grades en-dessous. Selon le Financial Times, qui a révélé l’affaire en 2008, cette fausse annonce était due à un cryptage informatique défaillant, et non à une erreur humaine.
Cette affaire, confinée à des titres de dette de moindre importance, a néanmoins fait peser de sérieux doutes sur l’agence Moody’s. Selon la SEC, l’agence américaine a préféré cacher cette erreur plutôt que d’y remédier immédiatement.