Nous avons relayĂ©, cette semaine, l’information publiĂ©e par la TAP disant que l’Ordre National des Avocats avait dĂ©signĂ© deux avocats tunisiens, commis d’office, pour dĂ©fendre le couple Ben Ali, dont le procès s’ouvre demain, 20 juin 2011.
Cette désignation entre dans le cadre du respect de «la loi qui protège le droit de chacun à la défense dans un procès équitable, conformément aux lois du pays, et des conventions et chartes internationales».
Aucun avocat tunisien n’a souhaitĂ© dĂ©fendre Ben Ali (c’est logique après tout). Un tirage au sort a dĂ» ĂŞtre effectuĂ© et a dĂ©signĂ© MaĂ®tre Mohamed Rached Fray et MaĂ®tre Abdessatar Ben Messaoued.
Selon le quotidien Assabah, dans son Ă©dition d’aujourd’hui, Me Fray, qui est en outre le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Ordre National des Avocats, a dĂ©clarĂ© qu’il y a eu un malentendu avec le communiquĂ© du Ministère de la Justice et qu’il n’Ă©tait pas un des avocats commis d’office pour dĂ©fendre Ben Ali. Sa mission est de s’assurer que le procès soit Ă©quitable, respectant les droits de l’homme et se dĂ©roulant dans de bonnes conditions. Me Fray a ajoutĂ© que cinq avocats avaient Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s pour dĂ©fendre Ben Ali et son Ă©pouse.
Parmi ces cinq avocats, figure effectivement MaĂ®tre Messaoued. Ce dernier a confiĂ© Ă Assabah qu’il a reçu des pressions Ă©normes de plusieurs citoyens, ainsi que plusieurs coups de tĂ©lĂ©phone l’accusant d’avoir acceptĂ© la somme de 2 millions de dinars pour dĂ©fendre le couple Ben Ali. Quant Ă MaĂ®tre Fray, il a Ă©tĂ© victime des mĂŞmes menaces. Des personnes (anonymes bien sĂ»r) l’ont menacĂ© de brĂ»ler son cabinet, ainsi que sa demeure.
Devant de telles pressions, les deux avocats ont souhaitĂ© se retirer du dossier, mais le bâtonnier du Conseil de l’Ordre des avocats, Abderrazek Kilani, leur a simplement signifiĂ© qu’ils n’avaient pas le choix. Autrement, ils seront soumis au conseil de discipline.