La commission de défense de Chokri Belaid reste suspendue, comme tous les Tunisiens au sort du présumé meurtrier du leader du Front populaire, tué le 6 février dernier par balles devant son domicile.
En effet, si trois présumés complices ont déjà été arrêtés, le principal suspect dans cette affaire court toujours dans la nature. Il se cacherait, selon toute vraisemblance dans la zone géographique située entre Jendouba et le Kef où un important dispositif sécuritaire a été déployé afin de mettre la main sur le fugitif Kamel Gadhgadhi.
Contactée par Webdo, l’avocate Monia Bouselmi, de la commission de défense de Chokri Belaid a toutefois exprimée ses craintes face à cette situation d’attente. A l’instar de ses collègues de ladite commission, elle indique avoir une certaine appréhension par rapport à cette chasse à l’homme qui pourrait mal se terminer. «Nous avons peur du scénario qui prendrait racine dans la loi anti-terroriste de 2003 sachant que cette loi laisse carte blanche aux brigades antiterroristes de tirer et par conséquent de tuer le suspect numéro un dans cette affaire», avoue-t-elle.
Une crainte qui s’explique par le fait que cette loi autorise aux forces de sécurité d’abattre «en toute légalité» un fugitif. Mais dans le cadre de cette affaire, l’élimination du principal présumé coupable enterrerait définitivement une enquête tentaculaire.
Me Bouselmi et ses collègues, considèrent en outre que l’assassinat de Chokri Belaid dont l’enquête a été confiée au juge d’instruction numéro 13 et l’affaire Fethi Dammak, dont l’enquête est menée par le juge d’instruction numéro 15, doivent être regroupées en une seule et même affaire étant donné les points de connexion identiques qui se trouvent dans ces deux dossiers.
L’avocate estime que l’enquête de Nawaat dans laquelle une vidéo fait état de l’assassinat de Chokri Belaid, a été publiée avant le meurtre du martyr. A partir de là, des indices pourraient éclairer l’enquête sur l’assassinat. Me Bouselmi estime «qu’il n’y a pas de raisons pour que les deux enquêtes ne soient pas rassemblées en un seul dossier afin de traiter au mieux cette grosse affaire qui mêle trafic d’armes, argent, banditisme, enlèvements, etc…»