A deux jours du vote pour les législatives, près de 9,3 millions d’électeurs sont appelés à voter pour élire 161 nouveau députés après la dissolution par le président Kais Saied du Parlement.
Mais en attendant, les 9,3 millions d’électeurs inscrits sur les registres de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) iront-ils voter ?
En effet, une large campagne d’appel au boycott a été lancée depuis des semaines par les principaux partis politiques, qui restent opposés aux « mesures exceptionnelles » prises par Kais Saied le 25 juillet 2021.
Ces partis, le mouvement Ennahdha, Qalb Tounes, la Coalition Al-Karama, dont la plupart se sont unis dans un Front de Salut national, présidé par Ahmed Néjib Chebbi, continuent de dénoncer le gel du Parlement et la dissolution du gouvernement et du conseil de la magistrature.
A ceux-là, il faut ajouter les partis Ettakattol, Al-Joumhouri, le Courant démocrate, le Parti des travailleurs et le Pôle démocratique moderniste, unis au sein d’une autre coalition, et appelant tous au boycott du scrutin tous comme l’intrépide Abir Moussi et son Parti destourien libre (PDL).
Il y a un mois, le mouvement Ennahdha, avait réaffirmé sa position quant à sa volonté de boycotter les élections législatives, appelant ainsi ses adhérents à ne pas participer à ces élections ni à parrainer un candidat.
Aujourd’hui, Al Joumhouri a de nouveau appelé à boycotter les législatives et à rejeter leurs résultats, exhortant les forces nationales, partis politiques et composantes de la société civile à faire pression pour suspendre ces échéances.
A ce titre, Al Joumhouri tient le président de la République pour responsable de la dégradation des conditions de vie des Tunisiens, en choisissant, d’après le parti, d’affaiblir les institutions de l’Etat et de gouverner seul. Il a, d’ailleurs, jugé les élections législatives « illégitimes ».
Le taux de participation pour ce scrutin reste un enjeu de taille. Le référendum du 25 juillet dernier dont le taux d’abstention a atteint environ 70% suscite les inquiétudes notamment des partenaires étrangers.