On a d’abord cru que c’Ă©tait une farce de mauvais goĂ»t quand Houcine Laabidi, responsable de l’enseignement Zeitounien, a dĂ©clarĂ© qu’une convention avait Ă©tĂ© signĂ©e par les ministres des Affaires religieuses, de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supĂ©rieur, visant Ă apporter tout le soutien et la solidaritĂ© nĂ©cessaires de l’État Ă l’égard de l’honorable institution de la Zeitouna (ces propos sont Ă©crits sur les colonnes du journal La Presse du 15 mars 2012). Mais voilĂ que Mr Salem Addeli, membre du conseil scientifique de la Zitouna, dĂ©voile les intentions de l’institution fraĂ®chement rĂ©-ouverte. Lesquelles sont de modifier l’aspect rĂ©publicain de l’enseignement en Tunisie.
Dans une interview accordĂ©e au journal Echourouk, il persisite et signe : « Les Ă©coles coraniques remplaceront les Ă©coles primaires, un certificat d’aptitude (Tatouii) couronnera les Ă©tudes secondaires et remplacera le baccalaurĂ©at » !
Mr Addeli ajoute  » Nous oeuvrons pour un retour de l’enseignement fondamental de la religion dans nos Ă©coles et nos lycĂ©es, et nous souhaitons avoir le soutien du ministère de tutelle, nous organiserons des confĂ©rences dans ce but , pour Ă©largir les consultations sur le sujet ».
Ainsi donc, l’enseignement Zeitounien aurait Ă©tĂ© relancĂ© pour miner l’Ă©cole de la rĂ©publique. Et l’Ă©tat volerait au secours de la Zitouna pour dĂ©truire une institution Ă©tatique profondĂ©ment ancrĂ©e dans notre histoire !?
Si la « prophĂ©tie » de ce cheikh Zeitounien se rĂ©alise, ce sont Ă la fois l’enseignement public et le modèle sociĂ©tal tunisien qui sont en danger.
Les responsables doivent rĂ©agir Ă ces menaces, mĂŞme si elles ne sont encore qu’au stade de balbutiements. Enseignants, chercheurs, politiciens, syndicalistes, et toute la sociĂ©tĂ© civile doivent s’opposer farouchement Ă ce projet rĂ©trograde. Il y va de l’avenir de nos enfants !