L’Union des Coopératives Viticoles, « Les Vignerons de Carthage », vient de remporter son procès contre la décision conjointe du ministre de l’Agriculture et du ministre des Finances de la dissolution de son conseil d’administration et de son remplacement par un conseil provisoire de gestion.
En effet, les deux ministres de tutelle ont pris le 10 septembre dernier la décision de dissoudre le conseil d’administration de l’UCCV prétextant des abus commis par les administrateurs dans la gestion de la coopérative.
Cependant, soutenus par leurs adhérents et les salariés de l’entreprise, le Conseil d’administration de l’UCCV avait introduit un recours auprès du Tribunal Administratif pour demander le sursis à exécution de cette décision considérée comme inique et illégale en raison du caractère désastreux qu’elle pouvait avoir sur la bonne marche de l’entreprise surtout en cette période de récolte et sur les agriculteurs (environ 1500 agriculteurs) ainsi que sur les salariés.
Le Tribunal Administratif, soucieux de défendre les intérêts des agriculteurs et de l’entreprise, de sauver l’un des secteurs les plus performants dans l’ensemble du secteur agricole (le troisième en terme d’importance derrière les céréales et l’huile d’olive) et de permettre de le sauvegarder vient d’accorder aujourd’hui le sursis à exécution de la décision de dissolution du Conseil d’administration de l’UCCV.
S’appuyant sur le caractère illégal de la décision de dissolution et sur les conséquences irréversibles que son exécution aurait pu avoir sur l’ensemble du secteur viticole, la présidente du Tribunal Administratif, la structure compétente en la matière, a décidé d’accorder le sursis à exécution. Autrement dit, le Conseil d’administration actuel va pouvoir mener son œuvre à bien et poursuivre la progression d’une entreprise qui a réalisé, rien que lors de la campagne précédente un bénéfice de neuf milliards, et permettant aux caisses de l’Etat d’encaisser près d’une trentaine de milliards sous forme de taxes.
Ce qui est étonnant de la part du ministre de l’Agriculture, et au-delà de son acharnement sur l’UCCV, est qu’il ne se penche pas sur d’autres coopératives qui souffriraient de déficits monstrueux alors qu’il a essayé de torpiller l’UCCV!
Un point mérite d’être soulevé : les recours en justice ont été introduits non seulement par les actionnaires et le représentant légal de son organe de gestion, le président du Conseil d’Administration, mais aussi par le syndicat ouvrier. Une première historique…
