Le tabagisme continue de représenter un enjeu majeur de santé publique en Tunisie. Selon le président de la Coalition tunisienne contre le tabagisme, Hatem Bouzaiane, près de la moitié des hommes tunisiens, soit 48 %, fument, et un décès sur cinq est directement imputable au tabac.
Lors d’un séminaire organisé par la direction régionale de la santé de Ben Arous, Bouzaiane a révélé que 13 200 décès annuels sont liés, directement ou indirectement, à la consommation de tabac. Il a également alerté sur la hausse inquiétante du tabagisme chez les jeunes, indiquant que 25 % des écoliers sont concernés, un phénomène en expansion notamment avec l’essor des cigarettes électroniques et des produits aromatisés.
Les conséquences sanitaires sont particulièrement graves, puisque 90 % des cancers du poumon sont attribués à cette addiction. En outre, le coût du traitement pour un patient atteint de cette maladie oscille entre 250 et 300 mille dinars par an. L’impact financier est également considérable pour le système de santé tunisien, avec une dépense annuelle avoisinant les 2 milliards de dinars, soit 1,8 % du PIB.
Face à cette situation préoccupante, la Coalition tunisienne contre le tabagisme a soumis une proposition de loi au ministère de la Santé. Ce projet vise à renforcer la lutte contre le tabac à travers plusieurs mesures : interdiction de la consommation pour les moins de 18 ans, application stricte des restrictions sur les espaces non-fumeurs et extension de ces réglementations, ainsi que le renforcement des campagnes de sensibilisation.
Ces recommandations s’inscrivent dans une démarche visant à limiter les ravages du tabac en Tunisie et à alléger son impact sur la santé publique et l’économie nationale.