Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et la Fédération générale de l’information relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont décidé d’entamer des mouvements de protestation dans les prochains jours pour dénoncer la détérioration de la situation des médias publics et confisqués.
Dans une déclaration commune, ce mardi 16 novembre 2022, à l’issue d’une réunion tenue au siège du SNJT, en présence de représentants des structures médiatiques de ces établissements, ils ont précisé que la date du démarrage de ces mouvements sera annoncée prochainement.
Cette décision intervient en réponse à l’attitude de la présidence de la République et la présidence du gouvernement qui « continuent d’ignorer leurs revendications mentionnées dans plusieurs déclarations et correspondances », expliquent les signataires de la déclaration.
Pour rappel, les établissements Dar Sabeh, Shems FM, Snipe La Presse et Cactus Prod connaissent une situation difficile. Les structures syndicales et professionnelles avaient averti contre l’aggravation de cette situation qui pourrait conduire à la fermeture définitive des établissements en question.
La FTDJ dénonce
Sur un autre plan, la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) s’est dite étonnée de la convocation de Nizar Bahloul, directeur du site Businessnews pour comparaître devant la brigade de lutte contre la criminalité, sur la base du décret-loi n°54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication.
La FTDJ a fustigé ces pratiques qui « constituent un coup dur pour la liberté d’expression et s’inscrivent dans le cadre des répressions exercées contre les directeurs de médias et contre les journalistes » et a fait part de son entière solidarité avec Nizar Bahloul et les journalistes de « Businessnews ».
Dans le même contexte, la fédération a tenu à rappeler que la traduction des journalistes travaillant dans les secteurs de la presse écrite et digitale est soumise aux dispositions du Décret-loi n°115 relatif à la liberté de la presse, de l’imprimerie et de l’édition.
« Des conséquences touchant la sûreté du pays »
Rappelons que Nizar Bahloul, a été auditionné suite à la publication, le 10 novembre, d’un article d’analyse intitulé « Najla Bouden, une gentille woman ».
Le lendemain, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, a déposé une plainte au parquet près le Tribunal de première instance de Tunis et accuse Business News de « diffamation, publication de fausses informations, allégations mensongères contre un fonctionnaire public et injures contre la cheffe du gouvernement ».
Selon la plainte, ledit article a « des conséquences touchant la sûreté du pays et cherche à atteindre les institutions de l’État ».