L’utilisation, ou non, du qualificatif « provisoire » pour qualifier le prĂ©sident de la RĂ©publique et le gouvernement, s’est transformĂ© en un vĂ©ritable feuilleton. C’est comme si tous les maux de la Tunisie se rĂ©sument Ă cette qualification.
DĂ©but fĂ©vrier, un avocat de Sidi Bouzid, Mokhtar Hajlaoui, a intentĂ© un procès Ă l’ETT afin d’interdire l’utilisation du mot « provisoire » concernant le prĂ©sident de la RĂ©publique et le gouvernement. Pour cet avocat, le mot « provisoire » peut nuire Ă la sĂ©curitĂ© du pays (sic) !
Le 13 février, le tribunal de Première instance a rejeté la plainte dudit avocat et « El Watania 1 » a continué à qualifier Marzouki et le gouvernement de « provisoires ».
Le rejet de la plainte n’a, semble-t-il, pas refroidi Me Hajlaoui. Ce dernier, qui s’est rendu devant le local de l’établissement de la TĂ©lĂ©vision Nationale, pour soutenir le sit-in rĂ©clamant une plus grande neutralitĂ© des mĂ©dias, a annoncĂ© dans une vidĂ©o qu’il a dĂ©cidĂ© d’aller en cassation pour faire interdire le qualificatif de « provisoire ». Dans cette vidĂ©o, publiĂ©e le mercredi 7 mars, il a ainsi exprimĂ© « son soutien indĂ©fectible aux sitineurs et aux facebookeurs dans leur combat pour « purifier » l’ETT de sa couleur mauve ». Il a aussi ajoutĂ© que « les mĂ©dias sont en train de servir des partis politiques et des personnalitĂ©s connus ».
Alors que les sitineurs, devant l’ETT, revendiquent l’impartialitĂ© et surtout l’indĂ©pendance des mĂ©dias, voilĂ que Me Hajlaoui insiste, d’une manière aussi farouche qu’Ă©tonnante, pour faire interdire un simple qualificatif appartenant au vocabulaire des journalistes. La libertĂ© d’expression aussi peut ĂŞtre Ă deux vitesses…
En tout cas, le procès en cassation a été fixé au 12 avril.
