C’est un secret de polichinelle. En ces temps où le lait vient à manquer terriblement sur le marché, la vente conditionnée est devenue le leitmotiv des industriels et des grossistes.
Lisez le témoignage de ce petit commerçant et vous comprendrez l’ampleur de la pratique :
« Aujourd’hui, nos fournisseurs sont intransigeants. Ils ne nous livrent des packs de lait que si nous achetons avec, des quantités d’eau, des boissons gazeuses et des produits divers. Même si cette pratique est illégale, nous n’avons pas le choix, nous devons nous y plier car la fréquence de la clientèle est suspendue à la présence du lait dans le commerce ». Fin de citation.
Le lait, vecteur de l’économie ! L’on ne sait pas si on doit s’en réjouir ou au contraire déplorer cette situation, toujours est-il que c’est la triste réalité. Trois fois millénaire, la Tunisie connaît depuis trois mois une pénurie de lait que les gens de la filière imputent au coût de revient du lait, supérieur, en tout point de vue, d’après leurs dires, au prix (homologué) à la consommation.
Un renchérissement qui a poussé plusieurs éleveurs à vendre leur cheptel. L’érosion du troupeau laitier est telle que le nombre de vaches laitières est passé de 460.000 à 410.000.
Une chose est sûre : si la pénurie profite à des gens, ce sont, assurément, aux industriels et aux grossistes qui posent leurs diktats à tout le monde, y compris à l’Etat qui semble avoir d’autres vaches à fouetter !