Le terrorisme, plus que l’économie est la principale préoccupation du gouvernement de Mehdi Jomaa. Il a exprimé ses craintes à l’ensemble des représentants des partis politiques dans une réunion qui a duré quatre heures, samedi dernier.
Si sur le plan économique, des mesures impopulaires sont en vue même si l’on vient de nier une augmentation quelconque des produits de première nécessité, des mesures d’austérité et des coupes dans les services publics devraient être annoncées, c’est l’aspect sécuritaire qui continue d’inquiéter au plus haut point les autorités sachant que c’est la sécurité qui garantirait la relance économique et permettrait d’arriver à des élections dans un climat propice et démocratique.
La bataille contre le terrorisme va donc se poursuivre, et risque de perdurer dans la mesure où le nombre des jihadistes tunisiens est important. Les dernières révélations parlent de plusieurs centaines qui auraient été recrutés, selon M. Ridha Sfar dont la déclaration a été rapportée par Mosaique FM, et se seraient spécialisés dans la confection et la manipulation des explosifs. D’ailleurs, les opérations policières menées ces derniers temps ont permis de dévoiler plusieurs faits d’une extrême gravité.
Ainsi, des sommes très importantes d’argent en provenance des pays du golfe et de Libye et destinées à financer le terrorisme ont été saisies. De plus, le ministère de l’Intérieur a aussi intercepté des appels téléphoniques entre terroristes à l’intérieur des prisons. Un fait extrêmement dangereux dans la mesure où la détention des téléphones est interdite, ce qui exige une enquête approfondie pour déterminer les responsables de ces fautes professionnelles graves. Et enfin, une importante saisie, 500 kilos, d’ammonitrate, a été effectuée par les forces de sécurité.
Tout cela a poussé entre autres le ministre de l’Intérieur de proposer des mesures restrictives à l’encontre des personnes soupçonnées de faire partie de la mouvance jihadiste concernant notamment leurs déplacements.
La lutte contre le terrorisme sera longue et lente. La vigilance devrait être de mise d’autant plus que ces extrémistes bénéficient certainement de complicités à l’intérieur du pays, et une des premières tâches consiste certainement pour l’Etat à reprendre le contrôle de dizaines de mosquées actuellement encore sous le joug de groupes connus pour leur extrémisme. Ce serait un premier pas qu’il doit absolument franchir…