Les ministres des affaires étrangères des 27 Etats membres de l’Union européenne doivent évoquer le dossier tunisien le 20 mars.
Le hasard fait bien les choses, dit l’adage ! Au moment où la Tunisie fêtera, ce lundi 20 mars, sa 67ème Fête de l’Indépendance, les ministres des AE des 27 Etats membres de l’UE évoqueront le dossier tunisien sur fond de divergences de positions des capitales européennes sur des questions relatives au FMI, aux libertés, aux arrestations des opposants et à la crise migratoire.
Si Berlin avait exprimé en février son inquiétude face à une vague d’arrestations de personnalités de l’opposition en Tunisie et a appelé le gouvernement à respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire, Paris, par le biais du ministère français des Affaires étrangères, s’est montré moins critique et considère que « La Tunisie a fait des progrès considérables en matière d’État de droit et de libertés publiques depuis 2011 et que ces acquis démocratiques doivent être préservés ».
Comme Berlin, la Grande-Bretagne avait exprimé sa préoccupation quant aux derniers évènements en Tunisie. Dans un tweet, posté le 17 février, Lord Tarik Ahmad, ministre d’État Britannique chargé des relations avec l’Asie du Sud, l’Afrique du Nord, les Nations Unis et le Commonwealth a déclaré que « la nature des récentes arrestations en Tunisie ne fait que souligner l’importance d’une procédure judiciaire régulière et du respect de la liberté d’expression et d’association. Les Tunisiens devraient avoir un espace pour l’opposition politique légitime, la société civile et les médias indépendants », a-t-il dit.
Si les positions des capitales européennes divergent quant à la question des droits de l’homme, elles convergent, par contre, sur le dossier du FMI. Paris, Berlin et Rome soutiennent la demande de la Tunisie quant à un nouveau programme d’aide du FMI et considèrent que les réformes économiques du gouvernement sont sur la bonne voie.
En ce qui concerne la crise migratoire en Tunisie, nous pensons que cette question, parce qu’elle touche à la sécurité de l’Europe, ne constitue pas une source de discorde. D’ailleurs, dans le même sens, le 7 mars, le gouvernement britannique a présenté un projet de loi contre l’immigration irrégulière qui prévoit d’interdire aux migrants qui arrivent par la Manche de demander l’asile au Royaume-Uni.
Quant à l’Italie, Giorgia Meloni, la Cheffe du gouvernement a assuré, hier, mercredi 15 mars 2023, devant le Sénat, que durant les prochaines semaines elle demandera des réponses fortes au niveau européen pour soutenir les pays de l’Afrique du Nord et surtout la Tunisie qui passe par une crise économique.