Tous les soirs, depuis l’attentat contre le bus de la garde présidentielle qui a fait 12 victimes, les rues de Tunis, sont vides. Seules les forces de l’ordre et quelques chats errants sont visibles.
Le couvre-feu a fait de la capitale une ville morte, le soir et par ricochet des dommages collatéraux, tels que bars, restaurants et commerces.
Rzouga, a un petit kiosque, au coin de l’avenue Habib Bourguiba, non loin des lieux de l’attaque, où il vend des fruits secs et qui habituellement reçoit des clients jusqu’à tard le soir. Au journaliste de l’AFP, il explique que le couvre-feu va peser très lourd sur son activité, même s’il en comprend la nécessité.
« Si le couvre-feu dure plus d’une semaine, je vais avoir du mal à payer le loyer »
Le cas Rzouga est loin d’être isolé. La capitale, la nuit, grouille de monde habituellement. Cafés, restaurants et bars doivent fermer entre 19 et 20h pour que tout le monde puisse être chez soi avant 21h. C’est l’heure à laquelle, les gens sortent des bureaux et viennent décompresser, normalement. Le chiffre d’affaires est donc brutalement réduit.
Pour rappel, le couvre-feu est imposé de 21h à 5h du matin, pour une durée indéterminée
Les serveurs sont souvent payés à la nuit. S’ils ne travaillent pas, ils ne sont pas payés et eux aussi, comme les propriétaires des lieux, ont des charges auxquelles ils doivent faire face. Bien sûr, les serveurs du jour ne laissent pas leur place, un casse-tête auquel les patrons ne savent pas comment faire face.
A part les parents de jeunes adultes qui sont très heureux d’avoir leur progéniture à la maison tous les soirs, la majorité des Tunisois râlent contre le couvre-feu sur les réseaux et le perçoivent comme une atteinte à la liberté, surtout que l’attentat à l’origine de cette décision a eu lieu à 17h.
S.B
