Arrêté jeudi dernier, puis relâché, le caricaturiste Taoufik Omrane a été convoqué par le Tribunal de première instance de Tunis pour un jugement par contumace rendu dans le cadre d’une affaire qui remonte à l’année 2015.
Cette affaire est relative à un chèque sans provision d’une valeur de 290 dinars, a fait savoir l’avocat Ayachi Hammami, lors d’un rassemblement de soutien à Taoufik Omrane, tenu ce lundi 25 septembre, devant le siège du Tribunal de première instance de Tunis.
Il a ajouté que le comité de défense déposera une objection contre le jugement dont le délai de prescription est dépassé, selon lui.
Ayachi Hammami a, par ailleurs, souligné que le comité de défense se rendra à Ben Arous pour suivre le dossier de l’affaire relative à « l’atteinte à autrui via les réseaux sociaux », affirmant qu’une caricature du chef du gouvernement serait à l’origine des enquêtes préliminaires, rapporte l’agence TAP.
Jeudi 21 septembre, le parquet de Ben Arous avait décidé de placer en garde à vue Taoufik Omrane, arrêté devant son domicile avant d’être relâché
Son avocat Ayachi Hammami avait précisé que son client est accusé « d’atteinte à autrui à travers les réseaux sociaux », ajoutant, sur les ondes de Mosaique fm, que cette accusation intervient, suite à deux caricatures publiées par le caricaturiste sur sa page Facebook à propos de la nomination du chef du gouvernement, Ahmed Hachani.
Le lendemain, vendredi 22 septembre, la Présidence du gouvernement a publié un communiqué, précisant que le chef du gouvernement, Ahmed Hachani, n’était au courant ni des poursuites judiciaires à l’encontre de Taoufik Omrane ni même de la caricature en question.
« Si les poursuites concernent d’autres préjudices que monsieur Taoufik Omrane aurait pu commettre, il s’agit alors d’une question purement judiciaire (…) Mais si cela se rapporte à une caricature, le chef du gouvernement estime que, dans ce cas, de telles conséquences ne sont pas justifiées, car la liberté de la création est garantie dans l’article 49 de la Constitution du 25 juillet 2022 ».
Le communiqué ajoute : « toutefois, celui qui fait l’amalgame entre la liberté d’expression et de création, d’une part et le délit d’émission d’un chèque sans provisions, de l’autre, c’est qu’il cherche à se reconstituer un « crédit » qu’il a perdu depuis des années, par des boniments et des mensonges ».