Jeudi 15 février, le Chef de la Représentation régionale de la Banque Européenne d’Investissement, Jean-Luc Revéreault, a indiqué que la BEI n’est ni une banque commerciale ni une banque de détail. Son rôle est de financer les projets ayant pour finalité l’amélioration des conditions de vie des populations.
« Nous sommes la Banque du climat », c’est en ces termes que le Chef de la Représentation régionale a qualifiée la BEI eu égard aux projets à coloration verte qu’elle promeut et finance en même temps.
« Principal emprunteur non souverain du monde, la BEI, poursuit Jean-Luc Revéreault, a financé, en 2023, des projets à hauteur de 87,85 milliards d’euros dont 8,6 milliards en dehors de l’espace européen ».
2,1 milliards d’euros en 10 ans
La BEI et la Tunisie, c’est une relation qui date de 1979. Jean-Luc Revéreault a rappelé « les investissements réalisés, depuis, dans la réalisation des services des eaux et de gestion des déchets, dans la construction de routes, l’aménagement de réseau électrique, la modernisation des écoles et le développement des petites entreprises ».
« La Tunisie, ajoute le Chef de la Représentation régionale, a bénéficié, en 10 ans, d’un financement de la BEI de l’ordre de 2,1 milliards d’euros dont 92 millions d’euros au cours de l’année 2023.
De 2014 à 2023, le secteur de l’énergie a accaparé 25% du volume des prêts, l’industrie (9%), le transport (25%), l’éducation (5%), l’aménagement urbain (4%), l’eau et l’assainissement (5%), l’agriculture (7%) et les MPME (19%).
L’année dernière, soutient Jean-Luc Revéreault, les secteurs de l’Education, de l’Energie et de l’Inclusion financière ont été les principaux domaines qui ont bénéficié du financement de la BEI ».
Il a cité, à cet effet, le projet du RFR qui a nécessité un financement de 23,8 millions d’euros, celui de l’assainissement du Lac de Bizerte (1,52 million d’euros), l’édification d’établissements scolaires (36,5 millions d’euros) et le transport d’électricité (4 millions d’euros).
Pour les perspectives de 2024, Jean-Luc Revéreault a réitéré l’intérêt de la Banque pour les projets environnementaux comme l’approvisionnement en eau, la production et le transport de l’électricité, ainsi que les projets d’infrastructures de transport.
Le responsable a assuré, à cet effet, que la Banque est prête à contribuer au financement du projet d’agrandissement de l’aéroport Tunis-Carthage si les autorités tunisiennes en expriment le souhait.
Pour rappel, le projet comprend la construction d’un nouveau terminal aérien d’une superficie couverte d’environ 80 000 mètres carrés et d’une capacité estimée à 8 millions de passagers par an, ce qui portera la capacité de l’aéroport à 13 millions de passagers par an.
Le projet comprend, également, le remplacement et l’agrandissement du viaduc de l’aéroport, la construction d’une nouvelle tour de contrôle, la construction de la ligne de métro Lac de Tunis- Bhar Lazreg et la construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les aéroports de Tunis Carthage Enfidha-Hammamet.
45 millions d’euros au projet ELMED
En ce qui concerne le projet ELMED, Jean-Luc Revéreault le qualifie d’initiative ambitieuse puisque visant à établir une interconnexion électrique sous-marine de 600 MW entre la Tunisie et l’Italie.
Cette liaison s’étendra, poursuit-il, sur 200 km, l’objectif étant de faciliter les échanges d’électricité, tout en renforçant la coopération et la transition énergétique dans la région euro-méditerranéenne.
Ce projet a bénéficié, en 2023, d’un financement de BEI Monde de 45 millions d’euros, il bénéficie, en outre, d’une subvention de 307 millions d’euros de l’UE.
Le Chef de la représentation régionale de la BEI a précisé que le coût de l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie s’élève à 1 milliard d’euros, un projet qui est cofinancé par la BERD, la BM et Kfw.
Signé, le 30 décembre 2023, entre la STEG (emprunteur) – avec garantie du ministère de l’Economie et de la Planification – et les banques suscitées, le contrat de financement stipule que le décaissement se fait au fur et à mesure de l’avancement du projet.
D’après les dires du représentant de la BEI, le câble électrique devra être opérationnel en 2026 et permettra à la STEG d’acheter moins cher l’électricité en provenance de l’Europe.
Ceci étant dit, question horizons, notre compagnie nationale devrait voir plus clair dans deux ans.
Chahir CHAKROUN
(Article publié dans Tunis-Hebdo du 19/02/2024)