Faouzi Zayani, expert en politique agricole et en développement durable et président de l’Association Tunisie l’Olivier, regrette que la Tunisie n’ait pas mis mis les outils nécessaires pour atteindre un taux d’embouteillage lui permettant de mettre en valeur un produit à grande valeur ajoutée.
Faouzi Zayani, a indiqué, dans une interview parue sur les colonnes de Tunis-Hebdo, ce samedi 30 décembre 2023, que « dans les années 90, le taux de mise en bouteille de l’huile d’olive était de l’ordre de 2%, aujourd’hui il atteint, au plus, 10% ».
Il explique ce retard par un déficit de politique commerciale et de marketing, plutôt que de coût et de nouvelles technologies.
« Une usine de conditionnement coûte à peine 40 mille dinars, cela ne représente pas un investissement lourd. Trouvez-vous normal que nos industriels continuent à importer des bouteilles pour le conditionnement de l’huile d’olive quand une industrie d’embouteillage s’avère indispensable », s’est-il indigné.
Faouzi Zayani se demande « comment la Tunisie, 4ème producteur d’huile d’olive au monde (derrière l’Espagne, l’Italie et la Grèce), veut promouvoir la mise en bouteille de l’huile d’olive quand notre pays ne compte qu’une seule usine de fabrication de bouteilles » ?
Le président de l’Association Tunisie l’Olivier s’est prononcé, par ailleurs, pour la renégociation de l’accord d’association UE-Tunisie quant au contingent de 56.700 tonnes d’huile d’olive.
« Il est insensé de continuer à vendre cette huile en vrac, sans aucune valeur ajoutée, une huile qui est, par la suite, labellisée par les pays importateurs et vendue à un prix largement supérieur à celui d’acquisition ».
Selon l’expert, la valeur des exportations de l’huile d’olive devrait atteindre cette saison 4,5 milliards de dinars – quelque 160 mille tonnes – contre 3,4 Mds de dinars en 2022-2023.
« Si nous avions une industrie d’embouteillage, nous aurions fructifié nos recettes en devises et amélioré le taux de couverture des importations par les exportations », conclut Faouzi Zayani.