Le ministre des Affaires sociales Malek Ezzahi a nié que l’Union européenne ait menacé d’imposer des sanctions économiques à la Tunisie, soulignant que les donateurs internationaux ont exprimé leur soutien continu à la Tunisie en cette circonstance.
Ce démenti vient en effet après l’intervention du haut représentant et vice-président de la commission Européenne Josep Borrell sur TV5 Monde.
Le haut responsable avait affirmé, le 11 février, que l’Union européenne est en train de décider l’arrêt de l’aide macro-financière destinée à la Tunisie jusqu’à un retour à la normalité démocratique.
« On demande vivement le retour à la normalité démocratique, nous sommes en train de décider, il y a des propositions là-dessus, de suspendre l’aide macro-financière qui est assez importante à la Tunisie », avait-t-il expliqué, et d’affirmer qu’il ne s’agissait pas d’une sanction.
« Ce n’est pas une sanction, l’argent qui va directement aux Tunisiens va continuer à être déboursé, mais nous discutons l’arrêt du décaissement des aides macro-financières », avait-t-il ajouté.
C’est à cet effet que, dans une déclaration accordée ce lundi 21 février 2022 à l’agence TAP, Ezzahi a confirmé que le chef de la délégation de l’Union européenne en Tunisie, Marcos Cornaro lui a exprimé, lors d’une réunion tenue la semaine dernière, le soutien continu de l’Union européenne à la Tunisie.
Le ministre a par ailleurs souligné la poursuite de l’appui des bailleurs de fonds internationaux à la Tunisie, citant l’exemple de la Banque mondiale « qui va accompagner la Tunisie dans la prochaine étape de financement des réformes à dimension sociale ».
Multiples réactions étrangères au sujet de la dissolution du CSM
Les chefs de mission des ambassades d’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de France, d’Italie, du Japon, du Royaume-Uni, et de la Délégation de l’UE en Tunisie, avaient exprimé leur préoccupation quant à l’appel de Kais Saied à dissoudre le Conseil Supérieur de la Magistrature, estimant que cette institution a pour mission d’assurer le bon fonctionnement du système judiciaire et le respect de son indépendance.
Ils réitèrent ainsi leur appel à l’instauration « d’une justice transparente, indépendante et efficace, ainsi que le respect du principe de la séparation des pouvoirs, essentiels au bon fonctionnement d’une démocratie au service du peuple, fondée sur le respect de l’état de droit et des droits et libertés fondamentaux ».