Les choses se précisent et le plan de Kais Saied pour contrer l’emprise et les diktats du Fonds monétaire international (FMI) commence à prendre forme.
Le prĂ©sident RĂ©publique s’est prononcĂ© explicitement sur le FMI et ses conditions qui « risquent de provoquer une dĂ©stabilisation du pays ».Â
En effet, selon un communiquĂ© de la PrĂ©sidence de la RĂ©publique, l’entretien a Ă©tĂ© l’occasion pour le chef de l’Etat d’expliquer sa position concernant les nĂ©gociations avec le FMI, soulignant, Ă ce titre, que les recommandations Ă©manant de cette institution monĂ©taire risquent de conduire Ă une dĂ©stabilisation de la paix sociale.
A cet Ă©gard, le chef de l’Etat a rappelĂ© les Ă©vĂ©nements du 3 janvier 1984 lors desquels des centaines de personnes ont trouvĂ© la mort lorsque l’Etat avait dĂ©cidĂ© de ne plus subventionner les produits cĂ©rĂ©aliers et leurs dĂ©rivĂ©s. Pour le chef de l’Etat, « la paix civile n’a pas de prix. Elle est une valeur inestimable ».
En contrepartie, Kais SaĂŻed a Ă©voquĂ© la possibilitĂ© de proposer une nouvelle alternative celle de prĂ©lever des impĂ´ts Ă ceux qui n’ont pas besoin de subventionnement et ce dans le but d’assurer un financement soutenu de la caisse de compensation.
C’est pour la deuxième fois que le prĂ©sident de la RĂ©publique Ă©voque ce plan de surtaxation pour Ă©viter la levĂ©e brusque des subventions. EN recevant rĂ©cemment la cheffe du gouvernement, il a Ă©galement proposĂ© de surtaxer ceux qui bĂ©nĂ©ficient inĂ©quitablement du système de compensation.Â
Autant dire que Kais Saied a Ă©galement Ă©voquĂ© cette idĂ©e lors d’une rĂ©cente rĂ©union avec des experts en Ă©conomique et des universitaires. Parmi eux l’expert en Ă©conomie Ridha Chkandali, ce dernier a brisĂ© le silence pour dĂ©tailler le plan de Kais Saied. « L’idĂ©e est d’imposer de nouvelles taxes sur la consommation de certains produits qui ne sont pas nĂ©cessaires comme les gâteaux et les pâtisseries », a-t-il expliquĂ©.Â
Blocage ?Â
Actuellement, les discussions entre la Tunisie et le FMI sont au point mort alors que le prĂ©sident de la RĂ©publique campe sur ses positions et refuse l’accord trouvĂ© entre cette institution financière et le gouvernement en novembre dernier.Â
Plusieurs parties étrangères comme l’Italie et l’Union européenne et de nombreux bailleurs de Fonds comme la Banque mondiale et la BAD ont appelé les deux parties à accélérer les discussions pour trouver un accord qui évitera au pays un effondrement financier.
