« Des sangliers envahissent la Cité Ennasr », l’info a créé le buzz sur la toile provoquant moult commentaires allant de vannes de plaisantins à des réquisitoires contre le laisser-aller communal. Cette virée de suidés a eu quand même le mérite de nous avoir éclairé sur l’existence d’une municipalité à l’Aiana, on pensait qu’il n’y en avait pas, rien qu’à voir les tonnes détritus et immondices qui couvrent les trottoirs des Menzah, à titre d’exemple, devenus, paradoxalement, les quartiers les plus sales du pays.
La municipalité, dont nous ignorions l’existence, a fait montre d’une capacité de riposte hors-norme, puisqu’en un temps record une brigade de « tueurs », entre municipaux et chasseurs de la région s’est vite formée et 36 pauvres sangliers ont été abattus. Le maire promet même de les éradiquer en les poursuivant jusqu’au dernier d’Ennahli à Jbel Ammar.
Si des sangliers (en fait des femelles avec leurs petits marcassins) ont quitté leur espace vital, c’est parce que le délaissement et la destruction dont fait l’objet leur environnement les pousse à aller chercher leur bouffe ailleurs, précisément dans les déchets que la municipalité de l’Ariana ne lève presque jamais, faisant du gouvernorat, une grosse décharge publique.
Cette promptitude, la municipalité de l’Ariana qui se dit soucieuse de la sécurité et de l’hygiène du citoye, aurait dû la déployer dans la levée des ordures, la destruction des constructions et des commerces anarchiques, l’entretien des arbres et des espaces verts.
Il faut quand même noter qu’en 2011, des marcassins avaient été aperçus dans la même cité sans, visiblement, pour autant que cela entraine une expédition punitive.