Les laĂŻcs n’ont eu de cesse de le rĂ©pĂ©ter, les partis qui se basent sur la religion sont dangereux pour la rĂ©publique et pour la dĂ©mocratie!! ils l’ont payĂ© cher pour les Ă©lections de l’assemblĂ©e constituante, mais l’histoire montrera qu’ils avaient raison.
Dernier Ă©vènement en date, la « guerre des mosquĂ©es » qui a eu lieu Ă Sousse entre factions salafistes et qui a fait 4 blessĂ©s. Et c’est avec stupĂ©faction que les Tunisiens dĂ©couvrent qu’en plus des deux factions salafistes les plus connues, Ă savoir la jihadiste et la scientifique, il en existait d’autres qui pouvaient s’avĂ©rer plus violentes et plus dangereuses.
Quand les partis islamistes veulent nous convaincre qu’ils sont parfaitement compatibles avec la dĂ©mocratie, ils oublient souvent qu’ils ne parlent pas tous la mĂŞme langue, et que dans le panel islamiste on peut trouver des extrĂŞmes qui ne reconnaissent ni frontières gĂ©ographiques, ni Ă©tat, ni libertĂ©s…
Qui aurait cru qu’en Tunisie, et sous couvert de libertĂ© d’expression, on entendrait parler de groupuscules comme les Salafistes Habachistes ? Les jihadistes, les Moujassida, les Takfiristes et autres ?
En parcourant les grandes lignes de la doctrine habachiste en question, on s’aperçoit très vite qu’il s’agit plutĂ´t d’une secte qui fait dans le charlatanisme.
Et l’on comprend mieux pourquoi Mr Farid El BĂ©ji, invitĂ© de Midi Show sur Mosaique FM, s’est dĂ©fendu d’appartenir Ă cette secte.
Mr Farid BĂ©ji a parlĂ© de 900 assaillants, armĂ©s de couteaux, d’Ă©pĂ©es, de bâtons, qui se sont attaquĂ©s Ă une vingtaine de prieurs dans la mosquĂ©e Bilal Ă Sousse pour les dĂ©loger manu militari, que cela s’est passĂ© sous le regard des forces de l’ordre et de l’armĂ©e, totalement impuissantes.Les assaillants appartenaient, toujours selon Mr BĂ©ji, au salafisme wahabiste jihadiste pour lequel un grand nombre de Tunisiens seraient bons Ă tuer, et qui l’accusaient d’ĂŞtre des dĂ©bauchĂ©s qui autorisaient la consommation d’alcool.
Nous sommes donc confrontĂ©s Ă un nouveau genre d’Islam politique, inconnu jusque lĂ en Tunisie, et qui se base sur des interprĂ©tations strictes et hors contexte du Coran et de la tradition, pouvant se traduire par une ex-comuniation abusive et un recours Ă la violence.
Leur dĂ©monstration de force d’hier Ă deux endroits diffĂ©rents en est la preuve. Ă€ Kairouan lors d’un rassemblement populaire de l’association « Ansar Echariaa »,sur l’esplanade de la mosquĂ©e Okba, oĂą ils ont encore une fois appelĂ© au jihad contre l’occident mĂ©crĂ©ant, louĂ© Ben Laden et scandĂ© leur fameux « mort aux juifs », et Ă Sidi Bouzid oĂą ils ont portĂ© atteinte aux libertĂ©s individuelles en voulant fermer de force des bars et des points de vente de boissons alcoolisĂ©es.
Ă€ quel saint se vouer dans tous ces groupes, groupuscules, mouvements et mouvances qui,quand ils ne courent pas derrière le sĂ©same qui leur ouvrirait les portes du pouvoir, Ă savoir le visa de lĂ©galisation du ministère de l’IntĂ©rieur, oeuvrent pour prendre le pouvoir de force ?
Ă€ quelle doctrine accorder le bĂ©nĂ©fice du doute quant Ă l’acceptation des valeurs de la rĂ©publique et au respect des institutions de l’Etat?
Leur course effrĂ©nĂ©e et sanglante pour la prise des mosquĂ©es n’indique-t-elle pas leur volontĂ© d’endoctriner le plus de jeunes possible (certains ont dĂ©jĂ fait les frais de cet endoctrinement en allant se faire tuer en Syrie ) et d’Ă©largir leurs bases Ă©lectorales en vue des prochaines Ă©chĂ©ances Ă©lectorales?
Et le laxisme du gouvernement et des autoritĂ©s ne fait qu’aggraver les choses. La troĂŻka au pouvoir et Ennahdha en particulier ont trop longtemps fermĂ© les yeux sur les dĂ©passements des salafistes, leurs petits chĂ©ris, leurs enfants gâtĂ©s avec lesquels ils ne veulent pas couper les ponts du dialogue, pour qu’ils puissent maintenant revenir en arrière.
Ă€ trop vouloir nous convaincre de la justesse du proverbe tunisien  » garde ton mĂ©chant pour ne pas avoir un pire « , Eannahdha a jouĂ© avec le feu ; d’alliĂ©s potentiels, les salafistes sont devenus une rĂ©elle menace, et si on laisse encore la gangrène se propager sans traiter, c’est tout le corps qui sera emportĂ© !