Ahmed Néjib Chebbi a déclaré qu’il craignait que l’armée ne prenne le pouvoir.
Ministre du Développement Régional et Local jusqu’au matin du mardi 1er mars, Ahmed Néjib Chebbi a annoncé sa démission du gouvernement provisoire au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue à Tunis.
Il a expliqué que le pays passait par un état de trouble étant donné l’insécurité qui sévit depuis le 14 janvier, soulignant que la «faiblesse du gouvernement de transition et des partis politiques» mènerait inéluctablement au «vide politique», auquel cas «une autorité autre que celle de l’Etat serait tentée de s’installer».
Il a également déclaré que le gouvernement de transition était dans l’impasse totale et que c’était la raison qui avait motivé sa démission.
Le fondateur du PDP a exprimé son inquiétude quant au vide constitutionnel. Le 15 mars, le mandat de l’actuel président par intérim prendra fin et rien n’a été prévu dans la constitution pour faire face à cette situation.
Selon Chebbi, l’armée pourrait prendre le pouvoir étant donné l’absence d’autorité dont souffre le gouvernement actuel.
Depuis quelques jours nous observons une recrudescence des rumeurs notamment concernant l’armée tunisienne qui est assaillie d’invectives, le ministère de la Défense nationale a dénoncé la campagne de dénigrement menée contre l’armée nationale expliquant dans un communiqué rendu public le mardi 1er mars que ces tentatives avaient pour seul but de discréditer cette fidèle institution pour ainsi faire replonger le pays dans le chaos et la précarité.
Cette entreprise a été orchestrée par la diffusion intensive de vidéos et de messages compromettant l’armée tunisienne et mettant en doute sa loyauté et son patriotisme.
Des manifestations contre l’armée ont d’ores et déjà eu lieu. Citons l’exemple des manifestants de Kasserine qui ont clamé leur souhait de faire partir l’armée de leur région à coups de «dégage» et autres slogans pour le moins insultants.
Le ministère de la Défense a déclaré que ces tentatives étaient vaines et que les calomniateurs n’atteindront point leur dessein car notre foi en l’armée est inébranlable et notre confiance indéfectible l’armée étant résolument engagée à tout mettre en œuvre pour garantir une transition démocratique irréversible.
Prendre le pouvoir pourrait être la seule alternative pour assurer cette transition mais est-ce que l’armée ira vraiment jusque-là ?