La réaction tant attendue du département d’Etat américain après l’arrestation de Rached Ghannouchi, est tombée.
Le département d’Etat US a indiqué, dans un communiqué, que l’arrestation d’opposants politiques en Tunisie n’est pas compatible avec les principes de la Constitution qui garantissent la liberté d’opinion, d’expression et de pensée.
« L’arrestation de Rached Ghannouchi, ancien président du Parlement et la fermeture des bureaux du mouvement Ennahdha et d’autres partis de l’opposition sur fond de déclarations publiques qu’il a faites représentent une escalade inquiétante menée par le gouvernement tunisien contre les opposants politiques », lit-on dans le communiqué.
Le département d’Etat US, souligne, par ailleurs, que « le gouvernement tunisien est devant l’obligation de respecter la liberté d’expression et des droits de l’Homme qui sont essentiels à la démocratie et aux bonnes relations américano-tunisiennes ».
La réaction de Washington coïncide avec les éclaircissements du ministère des Affaires étrangères tunisien, qui a publié, hier soir un communiqué suite aux dernières déclarations émis par certains « partenaires » de la Tunisie, en assurant que la justice ne cèdera pas aux pressions.
Dans son communiqué, le MAE explique que la Tunisie refuse toute ingérence dans ses affaires intérieures et qualifie les dernières déclarations internationales d' »irresponsables » et de « dangereuses », tout en rappelant que « les lois de la République tunisienne s’appliquent à tous les justiciables de manière égale et sans discrimination aucune ».
De ce fait, le MAE estime que cette vague de réactions n’aura aucun impact sur le déroulement des procès. Elles pourraient même avoir un impact négatif sur les efforts intensifs fournis par l’Etat en vue de résoudre la crise économique et financière, « provoquée par une mauvaise gouvernance et un amateurisme qui ont caractérisé la dernière décennie ».
Rappelons que l’Union européenne a réagi à l’arrestation de Rached Ghannouchi indiquant suivre avec inquiétude les derniers développements en Tunisie dont la fermeture des bureaux d’Ennahda.
De son côté, la France a rappelé son attachement à la liberté d’expression et au respect de l’État de droit appelant les autorités tunisiennes à veiller au respect de l’indépendance de la justice et des droits de la défense.
Par ailleurs, le ministre du Moyen-Orient et des affaires d’Afrique du Nord au ministère britannique des Affaires étrangères, Lord Tariq Ahmad, a indiqué, mardi, que « les arrestations en Tunisie, dont celle de Ghannouchi, et les restrictions imposées à l’opposition sapent le pluralisme politique dans le pays ».