Le représentant républicain du 2ᵉ district congressionnel de Caroline du Sud, Joe Wilson, a exhorté le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, à couper toute aide financière destinée à la Tunisie dans le cadre de la révision globale de l’aide étrangère des États-Unis.
Dans un message publié sur le réseau social X, jeudi 30 janvier 2025, il a déclaré qu’il « n’y a aucune raison pour que les contribuables américains financent la Tunisie », laissant entendre que le pays ne correspond plus aux priorités stratégiques américaines.
Cette déclaration intervient alors que le président Donald Trump, récemment réélu, a ordonné une suspension temporaire de 90 jours pour réévaluer l’ensemble de l’aide internationale accordée par les États-Unis, le plus grand donateur au monde en valeur absolue.
En réponse à cette directive présidentielle, Marco Rubio a procédé au gel quasi total des fonds alloués aux pays étrangers, tout en prévoyant certaines exemptions, notamment pour l’aide alimentaire d’urgence et l’assistance militaire à Israël et à l’Égypte.
Face aux critiques des organisations humanitaires et de plusieurs acteurs politiques, une circulaire publiée le 28 janvier a précisé que d’autres formes d’« aide humanitaire » essentielles pourraient être maintenues pendant la période de réexamen.
Néanmoins, les coupes budgétaires pourraient affecter de nombreux programmes de coopération avec des pays en développement, dont la Tunisie, qui bénéficiait jusqu’à présent de subventions américaines pour le renforcement de la gouvernance, le développement économique et la sécurité. La suspension de l’aide américaine pourrait fragiliser davantage un pays déjà confronté à une dette croissante et une inflation élevée.
L’annonce de ce gel a suscité des réactions vives parmi les ONG et certains élus démocrates aux États-Unis, qui dénoncent les conséquences humanitaires d’une telle décision. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a également exprimé son inquiétude quant à l’impact d’une réduction brutale des financements sur les populations vulnérables.
Malgré ces critiques, l’administration Trump persiste dans sa volonté de recentrer l’aide internationale sur des programmes jugés prioritaires pour les intérêts américains. « Le peuple américain a été clair : nous devons nous concentrer sur nos propres intérêts nationaux », a affirmé Tammy Bruce, une proche alliée du président.