Une délégation de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen était attendue aujourd’hui à Tunis pour une visite de travail de deux jours, afin de faire le point après la signature à la mi-juillet entre l’UE et la Tunisie d’un accord sur les flux migratoires.
Cinq députés de ladite commission – Michael Gahler, Dietmar Köster, Salima Yenbou, Mounir Satouri et Emmanuel Maurel, – devaient rencontrer des membres de la société civile, des syndicalistes et des représentants de l’opposition tunisienne. Mais cette délégation était aussi à Tunis « pour mieux se rendre compte de la situation politique actuelle ».
Les autorités tunisiennes ont adressé une lettre aux cinq députés dans laquelle elles les informent qu’ils ne seront « pas autorisés à entrer sur le territoire national ».
La délégation de députés de l’Union européenne a condamné, dans un communiqué publié ce jeudi 14 septembre, cette décision d’interdiction d’entrée sur le territoire tunisien et a appelé à une explication détaillée.
La délégation de la Commission des Affaires étrangères du Parlement se rendant en Tunisie a condamné, dans un communiqué publié ce jeudi 14 septembre, cette décision d’interdiction d’entrée sur le territoire tunisien et a publié la déclaration suivante :
« Nous condamnons la décision des autorités tunisiennes de refuser l’entrée à la délégation de la commission des affaires étrangères du Parlement européen et exigeons une explication détaillée. Cette conduite est sans précédent depuis la révolution démocratique de 2011.
Nous restons prêts et soulignons l’importance du dialogue, y compris sur les questions critiques. Nous rappelons que ce Parlement a toujours approuvé le programme de coopération global, notamment le renforcement de la démocratie et le soutien financier, comme convenu dans l’Accord d’association UE-Tunisie.
Nous restons convaincus, comme l’exige l’UE depuis juillet 2021, que la situation économique et sociale désastreuse en Tunisie, encore aggravée par la crise humanitaire, nécessite de toute urgence un dialogue national global sans lequel les perspectives d’un développement politique et économique stable en Tunisie restent incertaines. »