Avec une nonchalance totale et un manque d’ardeur manifeste, les agents de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens retiennent, chaque jour, les habitants de la banlieue de Tunis en otage.
Pour la deuxième journée consécutive, le trafic des trains était perturbé ce matin. Sans aucun prévis, ni motif d’ailleurs, les conducteurs ayant décidé de suspendre le trafic vers Tunis, et ce à partir de 7h. Qui dit 7h, dit employés, étudiants, élèves et dit donc responsabilités, mais les SNCFTistes ne se préoccupent manifestement pas de ce que les passagers peuvent endurer ou du retard qu’ils peuvent engendrer.
Des centaines de personnes se sont donc retrouvées bloquées à la station de Hammam-Lif, sans la moindre information, le pourquoi ni le comment de cette « décision de tyran ». Ils se déplaçaient d’un train à l’autre, exécutant ainsi les « ordres » des responsables qui, toutes les 5 minutes, décidaient du train qui aller partir en premier.
Frustrés, les passagers en colère ont donc décidé de prendre les choses en mains et d’aller eux-mêmes voir les conducteurs récalcitrants. Petit à petit, les choses se sont vite envenimées et les insultes ont pris le dessus sur la discussion.
Finalement, le chauffeur, qui insultait lui-même les gens autour de sa cabine, a été violemment agressé, d’où l’intervention des forces sécuritaires pour le dégager des mains d’une dizaine de passagers furieux.
Des accidents qui se succèdent, des services de plus en plus médiocres et une attitude hautaine et irrespectueuse envers les clients, où va cette société des chemins de fer ?
Comment est-ce qu’une poignée d’agents peuvent, aussi simplement, bloquer toute une zone ? Pour qui se prennent-ils ? Ne respectant ni grand ni petit, ni étudiant qui doit passer ses examens à temps, ni employés qui peuvent avoir des prélèvements sur leurs salaires à cause du retard, les agents de la SNCFT décident de grèves comme bon leur semble.
Et si on « ose » demander une information, une explication, un éclaircissement, personne ne nous répond. Ni les agents des stations, ni les conducteurs, ni les contrôleurs ni même le chargé de communication de la société que nous avons tenté de contacter en personne et par téléphone, en vain !
Je parle au nom des habitants de la banlieue sud de Tunis quand je dis qu’on en a marre ! Privatisez cette société qui ne respecte ni ses clients ni ses engagements, qui renferme des dossiers de corruption à gogo, qui emploie des « hors la loi » se prenant pour le centre du monde et pour lesquels le trafic de toute une région doit être suspendu quand ils le veulent.
Privatisez cette société qui ne passe pas une journée sans faire au moins un retard. Privatisez cette société qui ne s’excuse pas et ne s’explique pas, qui vend des billets quand les trains sont en grève !
Le Chef du gouvernement Youssef Chahed avait déclaré en avril, que les entreprises publiques ne sont pas « à vendre », en réponse à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui s’insurge depuis des semaines contre la privatisation de ces entreprises.
A la traîne, ce sont précisément ces entreprises que les problèmes gangrènent et qui rendent la vie des Tunisiens encore plus difficile. M. Chahed, les Tunisiens aussi ne sont pas à vendre, les habitants de la banlieue sud méritent mieux que ça !