La grève générale dans le secteur du transport terrestre a débuté ce mercredi en Tunisie. La Fédération Générale du Transport, affiliée à l’UGTT, a publié un communiqué pour expliquer et justifier ce mouvement social, accusant le gouvernement d’adopter une « politique de fuite en avant » et de faire preuve de « mépris » à l’égard du secteur.
Un secteur « asphyxié » sous pression
Dans son communiqué, la Fédération dénonce un secteur du transport public en « étouffement sans précédent », victime selon elle d’un « désintérêt systémique » de la part des autorités tunisiennes. « Nos institutions sont marginalisées, ignorées, et leur rôle vital dans la cohésion nationale est méprisé », souligne le texte.
L’UGTT affirme avoir « tout tenté pour éviter l’escalade : dialogue, concessions, patience… Mais face au mépris gouvernemental, nous avons été contraints à la grève ».
Un secteur en crise malgré les efforts du gouvernement
Si la Fédération Générale du Transport dénonce une gestion défaillante, il convient de rappeler que le gouvernement a lancé plusieurs initiatives visant à moderniser le transport public, notamment dans le Grand Tunis.
Parmi ces mesures, un programme de développement des réseaux de bus et de métro est en cours, avec l’arrivée de nouveaux véhicules, dont certains importés de Chine, qui circulent déjà sur certaines lignes. Ces efforts visent à améliorer l’offre de transport urbain et à désengorger la capitale.
Cependant, pour les syndicats, ces avancées techniques restent insuffisantes face à la dégradation persistante des conditions de travail, aux retards dans le versement des salaires, et au manque de clarté sur les réformes structurelles. Ils estiment que ces progrès ne compensent pas les carences dans la gestion et le financement du secteur.
Une main tendue mais un ton ferme
Malgré cette action de grande ampleur, la Fédération Générale du Transport assure que sa main reste « tendue pour un dialogue sérieux et responsable ». Cependant, elle maintient sa position ferme, tenant le gouvernement « entièrement responsable de l’échec des négociations ».
Le mouvement, qui a commencé ce matin sur tout le territoire national, aurait été « massivement suivi », avec un taux de participation revendiqué de 100 %.
Une lutte qui s’inscrit dans la durée
Cette grève intervient au terme de plusieurs mois de tensions entre les syndicats du secteur et les ministères concernés. Les revendications portent principalement sur la dégradation des conditions de travail, les retards dans le versement des salaires dans certaines entreprises et l’absence de visibilité sur les réformes promises dans le secteur.
L’UGTT conclut avec détermination : « Notre lutte continuera. Le transport public ne sera ni vendu ni abandonné ».
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