Alors que les chauffeurs de taxi du Grand-Tunis observent ce lundi 19 mai 2025 une grève générale, le secteur du transport individuel se trouve à un tournant. Entre crise tarifaire, essor des applications numériques et projet de réforme législative, les tensions se multiplient.
Répondant à l’appel de leur syndicat de base, de nombreux chauffeurs de taxi ont suspendu leur activité ce matin, organisant un sit-in devant le siège du ministère du Transport à Tunis. Ils réclament, en premier lieu, une revalorisation urgente du tarif du compteur, jugeant les tarifs actuels « obsolètes » face à l’inflation galopante et à la hausse des coûts d’exploitation (carburant, entretien, assurances…).
Le président du syndicat, Nader Kazdaghli, estime que « le secteur est en crise » et pointe du doigt l’inaction du ministère. Nous avons besoin d’un mécanisme d’ajustement automatique des tarifs, en fonction du coût de la vie », a-t-il déclaré, aujourd’hui sur les ondes de Mosaique fm.
Parallèlement à ces revendications, les chauffeurs de taxi font face à un autre défi : l’essor rapide des plateformes numériques de transport, qui bouleversent les équilibres du secteur. Si ces applications séduisent une clientèle croissante, elles sont souvent perçues par les professionnels traditionnels comme une concurrence déloyale, bénéficiant de moins de contraintes réglementaires.
Le ministère du Transport a justement annoncé une série de réformes visant à encadrer cette nouvelle réalité. Parmi les mesures phares : la mise en place prochaine d’un cadre juridique spécifique pour les applications de transport public non régulier, avec l’objectif de créer un marché structuré, équitable et plus transparent.