Le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, ne s’étant pas encore prononcé sur la question du remaniement souhaité par Hamadi Jebali, et la composition d’un gouvernement de technocrates, Adnane Manser, porte-parole de la présidence, a précisé sur les ondes de Mosaïque FM, la position de Carthage.
Adnane Manser, indique que le président de la République, Moncef Marzouki, ne soutient pas l’initiative du chef de gouvernement, mais ne désapprouve pas non plus. Il affirme que la légitimité appartient à l’ANC, plus haute instance politique dans le pays, et que le gouvernement ainsi que la présidence en tirent leur légitimité et se soumettent à sa volonté.
«N’importe quel transfert de pouvoir doit été avalisé par cette institution», ajoute-t-il.
De ce fait, le président de la République se soumettra entièrement au code d’organisation des pouvoirs publics, se référant à l’article 15 qui stipule que «le Président de la République, après concertation, charge le candidat du parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’ANC de former le Gouvernement…»
Les interprétations de cet article varient, et il n’est pas clairement établi s’il s’applique à la formation d’un nouveau gouvernement ou à un remaniement, et n’indique pas non plus le cas où le chef du gouvernement ne démissionne pas, mais décide de limoger son gouvernement.
Un autre texte, régulant les prérogatives du chef du gouvernement, indique que «… le Président du Gouvernement est compétent pour créer, modifier et supprimer les ministères et les secrétariats d’État, ainsi que pour fixer leurs attributions et prérogatives, après délibérations du conseil des ministres et information du Président de la République.»
La présidence se décharge donc de la responsabilité de trancher dans la crise que traverse le pays et préfère laisser les mains libres à l’ANC.
Moncef Marzouki appelle donc à un gouvernement d’entente combinant personnalités politiques et technocrates pour les ministères techniques.
Adnane Manser rappelle aussi que le président de la République n’a jusqu’à l’instant reçu ni la démission du gouvernement, ni une quelconque proposition de formation d’un gouvernement de technocrates. «On en discutera quand ces propositions nous parviendront», déclare-t-il.
Rappelons que les 6 et 7 février, le président de la République a conduit un certain nombre de réunions avec les différents responsables politiques du pays, dont le Chef du gouvernement, Hamadi Jebali. Il est donc étonnant que Hamadi Jebali ne lui ait pas fait part de ses intentions.