Au terme de la réunion vendredi 24 janvier de son bureau politique consacrée aux tractations pour la formation du nouveau gouvernement dirigé par Elyes Fakhfakh, le Parti de Qalb Tounes, deuxième plus important bloc au parlement, a exprimé son « inquiétude » quant à la démarche engagée et a appelé le chef de l’Etat à clarifier la question.
Le parti a estimé qu’il y avait « de nombreuses indications selon lesquelles cette tendance allait saper les bases du système politique énoncé dans la constitution, car elle annule les résultats complets des élections législatives et la taille parlementaire des partis », rapporte l’agence TAP.
Qalb Tounes a estimé que l’entame du processus de formation du gouvernement constitue « une mesure d’exclusion qui n’a rien à voir avec la pratique démocratique, ni avec le système parlementaire hybride, sur lequel le système politique en Tunisie est basé ».
A cet égard, Qalb Tounes a indiqué qu’il attend du président de la République une clarification concernant la « contradiction apparente » entre ce qu’il a déclaré dans sa lettre mandatant le chef du gouvernement Fakfakh où il réaffirme l’avoir choisi « par respect pour la volonté des électeurs, hommes et femmes, lors des élections législatives », et les affirmations de Fakhfakh lors de sa conférence de presse.
Fakhfakh a affirmé lors d’une conférence de presse ce vendredi au Palais Dhiafa à Carthage que le parti Qalb Tounes (représenté au Parlement avec 38 députés) et le Parti destourien libre (représenté par 17 députés) ne seront pas représentés dans le prochain gouvernement, étant donné qu’ils « ne sont pas en harmonie avec la règle » sur laquelle il a choisi de former le gouvernement.