« Toute décision au sujet du gouvernement ne passe qu’avec l’accord du groupe parlementaire de Nidaa Tounes », a déclaré l’élu Khemais Ksila hier, samedi 3 janvier, alors que les députés de Nidaa sont actuellement en congrès fermé à Hammamet.
M. Ksila a également affirmé que les partis politiques, ainsi que les « organisations nationales à l’instar de l’UGTT et de l’Utica », seront consultés au sujet de la composition du prochain gouvernement.
En tant que parti vainqueur aux législatives du 26 octobre dernier, c’est à Nidaa Tounes de choisir le prochain chef du gouvernement. Béji Caïd Essebsi devra ensuite charger la personne désignée, demain lundi 5 janvier au plus tard, de former un gouvernement.
D’après l’article 91 de la nouvelle constitution, « le chef du gouvernement détermine la politique générale de l’État […] et veille à sa mise en exécution ».
Le nom de l’ex-ministre de l’Intérieur Habib Essid évoqué
De nombreux noms circulent à propos du futur chef du gouvernement, mais rien n’est encore officiel.
Ainsi, ce dimanche 4 janvier, la correspondante de Mosaïque FM au congrès des députés de Nidaa Tounes à Hammamet a déclaré avoir des informations « qui indiquent que Habib Essid, ex-ministre de l’Intérieur, a été choisi comme le prochain chef de gouvernement ».
Des informations démenties par Hayet Lekbir, députée de Nidaa Tounes, qui a déclaré à Zoom Tunisia avoir été « surprise par ces rumeurs ». « Le nom de Habib Essid n’a pas été proposé », a-t-elle assuré.
Habib Essid avait été proposé par Nidaa Tounes fin 2013 en remplacement de Ali Laârayedh
En décembre 2013, en pleine crise politique et alors que le dialogue national tentait de trouver un nouveau chef de gouvernement pour remplacer Ali Laârayedh, le nom de Habib Essid avait déjà été proposé par Nidaa Tounes. C’est finalement Mehdi Jomaâ qui a été désigné.
Habib Essid a occupé le poste de chef de cabinet auprès du ministre de l’Intérieur sous Ben Ali, de 1997 à 2001. En mars 2011, juste après la révolution, il avait de nouveau été nommé ministre de l’Intérieur par le président de la République par intérim Foued Mebaza.
Il a ensuite été nommé conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des affaires sécuritaires sous le gouvernement de l’islamiste Hamadi Jebali, en avril 2012.
Habib Essid s’est rendu complice de la falsification des élections présidentielle en 1999, lorsqu’il était chef de cabinet auprès du ministre de l’Intérieur, d’après les déclarations de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution. Lors de ces élections, Zine el-Abidine Ben Ali avait obtenu 99,45% des voix.