L’affaire de l’enrôlement de jeunes et leur envoi vers la Syrie prend de l’ampleur en Tunisie depuis que la justice a pris le dossier en main suite à une plainte déposée, en décembre 2021, par l’ancienne députée Fatma Mseddi auprès de la justice militaire.
Hier, le juge d’instruction a décidé de placer en garde à vue l’ancien chef du gouvernement et ancien ministre de l’Intérieur Ali Laârayedh en garde à vue suite à son interrogatoire dans le cadre de l’affaire de l’envoi de jeunes tunisiens dans les foyers de tension.
Il a également décidé de remettre en liberté le président du parti Ennahdha Rached Ghannouchi dans le cadre de la même affaire. Son audition a été reportée à ce mardi 20 septembre à la demande de la défens, a indiqué à l’agence TAP un des avocats du collectif, Mokhtar Jamaai.
Il a ajouté que Rached Ghannouchi et Ali Laârayedh seraient transférés, dès demain ainsi que tous les suspects dans cette affaire au pôle judiciaire de lutte antiterroriste.
Dans des déclarations médiatiques, Samir Dilou a affirmé que d’autres personnalités politiques seront également convoqués par la justice dans cette affaire, affirmant que Rached Ghannouchi et Ali Laarayedh n’ont pas été auditionnés à ce sujet, mais plutôt au sujet des nominations à des postes politiques, rappelant que l’interrogatoire de ces deux personnalités va se poursuivre dans les prochains jours.
« Le dossier de l’envoi des jeunes dans des zones de conflit est vide, ils ont été interrogés au sujet des nominations et des promotions professionnelles », a-t-il encore expliqué.
S’agissant des autres personnalités qui pourraient être auditionnées, Samir Dilou a affirmé que certains avocats ont su que Noureddine Bhiri, Abderraouf Ayadi et Anouar Haj Ali allaient être également convoqués par la justice.
Jusqu’à présent, dix personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire. Il s’agit notamment de Habib Ellouze et Lotfi Seghaïer, le 14 septembre, et de l’ancien député (Ennahdha) et homme d’affaires, Mohamed Frikha qui a été placé en garde à vue, le 12 septembre sur décision du Parquet auprès du Pôle judiciaire antiterroriste.