Depuis quelque temps, l’actualité en Tunisie est souvent faite de scandales à répétition, la scène politique nous offre des spectacles comme si nous étions au cinéma; films d’action, mélodrames et comédie se déroulent devant nos yeux en grandeur nature et les évènements se succèdent, se ressemblent et portent quasiment la signature du même metteur en scène.
Ainsi, un nouveau film est sorti hier sur nos écrans, avec une mise en scène digne des plus grands de Hollywood.
L’acteur principal n’est autre que Mr Brahim Gassas , personnage truculent de l’assemblée constituante, connu pour ses coups de gueule, sa dégaine et son franc-parler. On pourrait donner à ce film d’action le titre suivant « Gassas, la police et la télé tunisienne ».
Sur une vidéo amateur qui a fait le tour du monde (virtuel) et de quelques chaînes de télévision en quelques secondes, Mr Gassas, les vêtements déchirés, criant et hurlant, était pourchassé par une bande de « voyous » qui appartiennent selon lui au comité de protection de la révolution, lequel comité est fidèle au clan des nahdhaouis.
Attaqué lors d’un meeting de Nida Tounes, parti qu’il a rejoint tout récemment après avoir abandonné son chef spirituel et non moins burlesque Hachmi Hamdi, Mr Gassas aurait reçu des coups, et toujours selon lui , a échappé à une blessure à l’arme blanche grâce à l’intervention de son « body guard ».
Invité sur le plateau de Nessma, Mr Gassas, tel un Mel Gibson furieux dans l’Arme Fatale, nous donne sa version des faits et n’épargne aucune insulte envers ceux qui l’avaient agressé, ceux qui se cachaient derrière eux ni à la police « de Larayedh » qui n’est pas intervenue pour le protéger. La police, toujours selon Mr Gassas, a vu et laissé faire.
Sur la chaîne nationale, au journal de 20 heures, une tout autre version des faits est donnée aux spectateurs, toujours avec un seul son de cloche, celui de Mr Tarrouch, qui en matière de démentis, a volé la vedette à Samir Dilou.
Selon Mr Tarrouch, porte-parole du ministère de l’Intérieur, tout aurait commencé par une altercation verbale entre les deux antagonistes, et la police n’est pas intervenue parce qu’ils étaient dans l’enceinte du local qui devait abriter le meeting de Nida Tounes.
L’actualité politique en Tunisie a encore une fois attiré les feux des projecteurs sur elle, avec un scénario et une mise en scène aussi médiocres que les fois précédentes, et au rythme où vont les choses, tout ce que nous pouvons espérer est que la scène politique ne se transforme pas en Guerre des étoiles ou en Orange Mécanique.
L’agression de Gassas selon des témoins:
Et la version de Gassass: