Avec quels arguments, la Cheffe de gouvernement, Nejla bouden, va-t-elle défendre la cause tunisienne quant à sa quête de financements extérieurs quand elle rencontrera, en marge des travaux de Davos, des chefs d’institutions et de structures financières internationales et de groupes économiques internationaux ?
C’est un euphémisme de dire que Bouden part à Davos les mains vides. C’est, en effet, avec des mains nues qu’elle ira défendre la cause tunisienne auprès des financiers du monde.
Et ce n’est pas là un scepticisme de mauvais aloi que nous exprimons, cela tient, plutôt, des arguments et des promesses que la partie tunisienne donnera aux bailleurs de fonds.
Primo, la non-conclusion d’un accord avec le FMI est un obstacle majeur auquel la Cheffe de gouvernement devra trouver les mots justes pour surmonter.
Comment, en effet, convaincre des chefs d’Etat et de gouvernement de soutenir financièrement la Tunisie si le Fonds rechigne à le faire pour des raisons techniques en rapport avec les réformes économiques ?
Secundo, la note souveraine de la Tunisie étant ce qu’elle est, quelles garanties offrira la Cheffe de gouvernement aux institutions et aux structures financières internationales afin de les persuader de nous venir en aide ?
Tertio, l’absence de consensus quant aux programmes de réformes adoptées par le gouvernement (refus total d’adhésion de la part de l’UGTT) fragilise la position de Bouden et rend pratiquement illusoire toute quête de financements extérieurs.
Les bailleurs de fonds, qu’ils soient institutionnels ou non, tout autant que les investisseurs, ne donnent de l’argent que s’ils sont convaincus du projet et de la solidité du dossier de la partie emprunteuse.
Quatrièmement, Bouden part-elle avec une idée précise sur le montant du financement à solliciter, ou est-ce qu’elle ira tâter le terrain ?
Des questions et bien d’autres qui n’augurent rien de bon, en tout cas elles ne plaident pas à la réussite de la mission pour laquelle Bouden est partie.