Faisant partie de la délégation officielle qui a accompagné l’arrivée de l’Émir du Qatar en Tunisie, le ministre des Affaires Etrangères, Khaled Ben Mohamed Atteyeh, a été questionné par Mosaique FM sur la possibilité d’extradition de Sakher El Materi et de tout autre membre du clan Ben Ali – Trabelsi réfugié au Qatar. Et comme attendu, le ministre qatari a balayé d’un revers de main cette hypothèse en déclarant que « l’extradition des personnalités n’est pas d’actualité ». Mais il a fièrement annoncé « la création d’une caisse sociale destinée aux familles des martyrs et dont le budget n’a pas encore été fixé avec l’État tunisien ».
Cette hypocrisie dans ses relations avec notre pays est l’une des raisons pour lesquelles le Qatar a été la cible de plusieurs manifestations depuis le 13 janvier, au soir. Hier, à l’Avenue Habib Bourguiba, plusieurs slogans ont été scandés contre le Qatar et son Émir, dont l’aide n’est pas la bienvenue, comme, d’ailleurs, toute aide d’autres pays étrangers qui se permettraient de s’ingérer sans les affaires de la Tunisie..
Le gendre de Ben Ali continue de vivre paisiblement à Doha. D’ailleurs, il a été interviewé très brièvement par un journaliste du Figaro dans un hôtel qatari. La rencontre était très brève vu l’engagement que Sakher a passé, au moment de l’obtention de son statut de résident permanent, à ne pas parler à la presse . Rappelons que c’est un statut qu’il a obtenu alors qu’un mandat d’arrêt international était lancé contre lui. Au cours de cette rencontre donc, Sakher a évoqué l’avenir de la Tunisie en espérant que » la transition se passera bien ». Au sujet d’Ennahdha, il déclare qu’il a » cherché à convaincre ma belle famille qu’il fallait accorder un espace aux islamistes ».
Les dernières images du couple Materi – Ben Ali remontent au réveillon 2012, où Sakher et Nesrine fêtaient la nouvelle année dans un hôtel très branché de Doha. Ceci ne fait que nous persuader de plus en plus que l’extradition des voleurs de la Tunisie et, plus important, la récupération de l’argent du peuple, risque de rester un pur fantasme pour tous les Tunisiens. Comment ne serait-ce le cas lorsque l’on voit que ces extraditions n’ont jamais été une priorité pour le gouvernement d’Essebsi, et encore moins pour le gouvernement de Jebali. Lequel, pour nous faire passer la pilule, nous arrose de dons et aides qui n’arrivent pas au dixième du pactole volé, protégé dans les banques des hôtes de nos fuyards et leurs acolytes.