L’affaire avait défrayé la chronique au début du mois mais était, semble-t-il, restée sans suite. Une enseignante du lycée Ibn Rachik à Ezzahra, avait traité un de ses élèves d’esclave ce qui avait provoqué une mobilisation de ses camarades et des parents d’élèves, qui s’étaient insurgés contre les propos racistes proférés par la professeur incriminée et avaient demandé sa radiation de l’enseignement.
Les élèves, solidaires de leur camarade avaient décidé de réagir à leur manière en manifestant leur indignation sur leur copie d’examen, chacun inscrivant un slogan anti-raciste, adressé à l’enseignante mise en cause.
Or cet acte va leur valoir une sanction. Selon l’Organisation tunisienne de défense de l’élève (OTDE), 50 élèves ont été convoqués à comparaitre devant le conseil de discipline de leur établissement. L’OTDE a dénoncé cette convocation sur sa page Facebook et pris la défense de ces élèves qui ne faisaient que répondre à une injure raciste sans pour autant être injurieux.
Jusqu’ici, aucune position officielle n’avait été émise de la part de l’administration du lycée concernant l’enseignante en question, visée par une plainte en justice pour injure et atteinte à l’honneur de l’élève. Or la loi n’étant pas claire à propos du délit raciste, les plaintes sont généralement laissées sans suite.
L’OTDE qui s’indigne appelle à ce que les élèves convoqués ne soient pas sanctionnés et que le cas de l’enseignante incriminée soit «traité» par l’administration du lycée et par la justice pour les propos racistes qu’elle a eus envers un élève.