MalgrĂ© des Ă©lections qui se sont relativement bien passĂ©es et des rĂ©sultats «transparents», lâanarchie continue Ă faire sa loi dans certaines rĂ©gions du pays et notamment Ă Sidi Bouzid, berceau de la RĂ©volution tunisienne.
Hier, jeudi 27 octobre, Sidi Bouzid a Ă©tĂ©, comme nous lâavons indiquĂ© dans un prĂ©cĂ©dent article, le cadre dâun mĂ©contentement auquel a participĂ© environ un millier de personnes, suite aux critiques subies par « La PĂ©tition Populaire » et ceux qui ont votĂ© en sa faveur, Ă la rĂ©ticence de Hammadi Jebali, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral dâEnnahdha, Ă sâallier Ă cette liste, et aux «insultes» dont ont Ă©tĂ© la cible les habitants de Sidi Bouzid de la part de la chaĂźne privĂ©e Hannibal TV, les ayant traitĂ© d' »ignorants » et « dâimmatures politiques ».
Mais câest vers les 23 h que les choses ont dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©, sous le prĂ©texte, presque fallacieux, de la disqualification de six listes d’El Aridha el Chaabia, la fameuse «PĂ©tition populaire» de Hechmi Hamdi, par l’ISIE. Les manifestants, composĂ©s pour la majoritĂ© de jeunes, ont, donc doublement, manifestĂ© «leur colĂšre et leur refus catĂ©gorique de cette dĂ©cision».
Cependant, les actes de vandalisme poussent Ă se poser des questions sur les raisons exactes de ce «mĂ©contentement». En effet, dâaprĂšs MosaĂŻque FM, et sa correspondante AĂŻda Dali, les manifestants se sont attaquĂ©s Ă deux bureaux prĂ©cis de la municipalitĂ© de la ville, Ă savoir la trĂ©sorerie et le bureau des «transactions et opĂ©rations publiques» (oĂč lâon peut trouver des dossiers de locations ou des histoires de⊠terrains !), dont ils ont cassĂ© les ordinateurs et quâils ont incendiĂ©s. Il est Ă rappeler que les histoires de terres et de terrains sont lĂ©gion dans cette rĂ©gion «agricole». Dâautre part, vu que les cadastres ne sont pas mis Ă jour, cela pose un grave problĂšme de propriĂ©tĂ©. En incendiant volontairement et spĂ©cifiquement le bureau des «transactions et opĂ©rations publiques», câest faire montre de volontĂ© de brouiller la lĂ©gitimitĂ© de la propriĂ©tĂ© terrienne. Chacun affirmant quâun lopin de terre lui appartient. Et sans preuve cela risque de tourner Ă la vendetta. Ces histoires de terre seraient mĂȘme, dâaprĂšs certaines rumeurs, Ă lâorigine de lâimmolation de Mohamed BouaziziâŠ
Outre, la municipalitĂ©, et toujours selon la correspondante de la radio privĂ©e, les «indignĂ©s» ne sâen sont pas pris aux bureaux principaux dâEnnahdha mais Ă une petite «reprĂ©sentation» qui a, Ă©galement, Ă©tĂ© incendiĂ©e (voir vidĂ©o amateur en bas de page).
DâaprĂšs dâautres tĂ©moignages, certains habitants de Sidi Bouzid auraient dĂ©clarĂ© que mĂȘme si Ennahdha commandait 23 gouvernorats, le leur serait leur seul Ă ne pas ĂȘtre sous lâemprise du mouvement islamiste.
Selon la TAP, «les manifestants ont incendiĂ© des pneus et dressĂ© des barrages dans les rues et les artĂšres de la ville». Une grĂšve gĂ©nĂ©rale a Ă©tĂ© entamĂ©e aujourdâhui dans la ville.
Dâautre part et selon lâAFP, cette fois-ci, des contestations se sont Ă©galement dĂ©roulĂ©es Ă Regueb, Ă une cinquantaine de kilomĂštres de Sidi Bouzid. DâaprĂšs des tĂ©moins, «un coup de feu avait Ă©tĂ© tirĂ© sur le siĂšge local du parti islamiste».
Par ailleurs, Hechmi Hamdi a annoncĂ© la dĂ©cision de retirer sa liste de tous les siĂšges conquis. Cependant, les membres de la «PĂ©tition populaire» ne lâentendent pas de cette oreille et auraient demandĂ© au leader, qui vit enAngleterre, de quitter la liste et de leur laisser les siĂšges.
