L’examen de l’affaire Omar Laabidi, est toujours attendu, plus de cinq ans après le décès, le 31 mars 2018 du jeune supporter clubiste à l’âge de 19 ans.
Suite à la requête de l’un des avocats des accusés, le 22 septembre dernier, la chambre pénale près la Cour d’Appel de Tunis avait décidé de reporter au 8 décembre l’examen de l’affaire de la noyade du jeune supporter du Club Africain Omar Laabidi à Oued Meliane.
Il convient de rappeler que 12 agents sécuritaires accusés dans le cadre de cette affaire ont été condamnés, le 3 novembre 2022, à deux ans de prison pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. Un non-lieu avait, par ailleurs, été prononcé en faveur de deux autres sécuritaires.
Le Comité de défense d’Omar Laabidi avait alors interjeté appel sur la base que les sécuritaires condamnés ont été accusés d’homicide involontaire alors que le Comité avait appelé à les juger pour non-assistance à personne en danger, précisant que la peine dans ce cas pourrait aller jusqu’à 5 ans de prison.
La chambre pénale près la Cour d’Appel de Tunis a donc décidé, un énième report de l’examen de l’affaire liée à ce décès. Dans l’attente des examens finaux du médecin légiste notamment, celui-ci a été reporté au 16 février 2024.
En marge du verdict de la Chambre criminelle auprès du Tribunal de Ben Arous, qui a condamné à deux ans de prison, douze sécuritaires, impliqués dans la mort du supporter du Club africain, pour homicide involontaire, le comité de défense avait décidé de faire appel.
Le 3 novembre 2022, la Chambre criminelle auprès du Tribunal de Ben Arous a condamné à deux ans de prison, douze sécuritaires, impliqués dans la mort d’Omar Laabidi pour homicide involontaire alors qu’un un non-lieu a été prononcé en faveur de deux autres prévenus. Il convient de rappeler que 12 agents sécuritaires accusés dans le cadre de cette affaire restent en état de liberté.
Omar Laabidi est décédé le 31 mars 2018 à l’âge de 19 ans à l’issue de la rencontre de Ligue 1 ayant opposé le Club Africain à l’Olympique de Médenine à Rades et a été repêché le lendemain du oued Meliane.
Il était tombé dans l’oued suite à une bagarre entre deux groupes de supporters dans les gradins en tentant de fuir les forces de l’ordre qui sont intervenues pour séparer les deux groupes belligérants et les ont pourchassés jusqu’à l’extérieur du stade. Malgré les recherches lancées le supporter était porté disparu et son corps n’avait été retrouvé que le lendemain, le 1er avril 2018.
En juillet 2018, Maître Toumi Ben Farhat, révélait que les deux rapports des médecins légistes confirmaient qu’Omar Laabidi avait été agressé physiquement avant de mourir noyé, évoquant des coups de matraque, qu’aurait reçus le jeune homme.
Rappelons que selon la version de son frère qui avait fait des déclarations à plusieurs médias, « les policiers pourchassaient des supporters aux environs du stade de Rades et ont forcé Omar à sauter dans l’oued », indiquant au passage que plusieurs amis de son défunt frère ont été témoins des faits et qu’une personne a même filmé la scène mais a été forcée par les policiers de supprimer la vidéo prise.
« Mon frère s’est rendu, les policiers l’ont battu et l’ont poussé à sauter dans l’oued alors qu’Omar leur avait dit qu’il ne savait pas nager… », a-t-il dit et d’ajouter que « le policier lui a répondu : vas-y apprends à nager ».