«Les subventions énergétiques en Tunisie requièrent une réforme compréhensive et urgente, dans la mesure où le système actuel est insoutenable sur le plan budgétaire, inéquitable d’un point de vue social et inefficient sur le plan économique», telle a été la conclusion de la Banque mondiale (BM), dans son étude intitulée «Vers une meilleure équité: les subventions énergétiques, le ciblage et la protection sociale en Tunisie».
D’après la BM, les subventions énergétiques en Tunisie sont de l’ordre de 4,7% du PIB du pays, soit l’équivalent du déficit public, qui est de 5,1%. L’électricité consomme 50% de ces subventions, suivie par le diesel (23%), le Gaz liquide liquéfié (GPL/15%), l’essence (6%), le fuel lourd (5%), et le pétrole lampant (0,03%).
Les plus grands consommateurs de ces énergies seraient, selon la BM, les principaux bénéficiaires des subventions. Au niveau de l’électricité, les ménages aux revenus les plus bas bénéficient de 13% des subventions, contre 29% au profit des ménages aux revenus les plus élevés.
Cette inégalité augmente au niveau des carburants puisque les ménages aux revenus les plus bas ne bénéficient que de 2% des subventions allouées à l’essence et au diesel, alors que les ménages aux revenus les plus élevés profitent de 67% des subventions à l’énergie et de 60% des subventions au diesel.
Dans son étude, la BM appelle, ainsi, à mettre en place «des mesures de protection sociale bien ciblées» pour atténuer l’impact de la libéralisation des prix des produits énergétiques sur les ménages et les travailleurs vulnérables.
La réforme des subventions passera, par ailleurs, par deux phases : Une première phase ciblant les produits «le GPL et l’essence, produits dont la réforme aurait un impact relativement modeste sur l’économie en comparaison avec le diesel et l’électricité».
La seconde phase s’attaquera aux subventions allouées au diesel et devra réviser les tarifs de l’électricité, avec appui aux ménages et des mesures transitoires économiques destinées aux secteurs prioritaires, tels que l’agriculture et les transports.